Toujours sous tension, les urgences des hôpitaux de la région s'apprêtent à vivre un réveillon difficile. A Brive, les personnels de ce service, en première ligne, tirent la sonnette d'alarme face à une situation qui ne s'améliore toujours pas.
Les semaines se suivent et se ressemblent aux urgences de Brive.
Fin de matinée, les patients affluent dans le service. Les brancards se succèdent. Ici, on gère tout, de la bobologie aux cas de Covid graves.
"On entame des journées avec 15, 20 voire 25 patients déjà présents dans les urgences. Un secteur Covid qui est plein et des gens positifs qui continuent de rentrer et qu'on ne peut pas mettre dans des boxes suffisamment isolés par manque de place. Donc c'est des gens qui risquent de stagner à l'accueil avec des personnes qui sont non-Covid, avec des risques infectieux qui sont évidemment présents" explique Hugo Gaillard, infirmier.
Des urgences sous tension, conséquences : c'est tout la chaîne hospitalière qui trinque selon ce représentant syndical.
"C'est un tout en fait. C'est la fatigue, c'est tout ça qui fait qu'aujourd'hui on peine et pas qu'aux urgences, dans tous les services. Il faut pas les oublier. On parle des urgences parce que c'est la vitrine de l'hôpital mais je peux vous dire que dans les services ce n'est pas beau à voir non plus. Aujourd'hui, j'ai l'impression que le président de la République est plus préoccupé par les joueurs de l'équipe de France que par les hôpitaux", s'agace Julien Lortholarie, aide soignant et représentant FO aux urgences de Brive.
Entre épuisement et manque de personnel, les soignants sont souvent à la limite de la rupture.
"Quand vous avez fait un travail de moindre qualité et pas eu la possibilité de prendre en charge correctement les gens. Quand vous avez fait vos douze heures, vous avez une chape de plomb sur les épaules et c'est très difficile de revenir le lendemain au travail" estime Philippe Nauche, directeur médical du Samu 19.
Chaque année, les urgences de l'hôpital de Brive gèrent près de 40 000 patients, quasiment autant qu'au CHU de Limoges.