L'agence régionale de santé (ARS) lance une campagne de dépistage à destination des patients du centre de santé Asclépiade, situé à Brive-la-Gaillarde en Corrèze, dans le Limousin, qui a été fermé en janvier pour manque d'hygiène. Le fondateur de ce centre de soins déplore "une décision unilatérale" de l'ARS.
Depuis quelques jours, les 1 174 patients du centre de santé Asclépiade, situé à proximité la gare de Brive-la-Gaillarde, ont reçu un courrier quelque peu inquiétant : l'agence régionale de santé (ARS) de Corrèze les incite à se faire dépister pour éviter un risque infectieux lié à leur prise en charge dans ce centre de santé.
Fondé il y a deux ans, le centre Asclépiade a dû fermer ses portes fin janvier 2024 sur décision de l'ARS suite à de nombreuses plaintes de patients qui ont constaté des manquements graves en matière d'hygiène. Une décision que fustige le médecin généraliste et fondateur de l'association Asclépiade.
Une décision "unilatérale" de l'ARS
"J'ai quitté le centre à la fin de l'année, j'ai démissionné à la fin novembre 2023. Puis il a été fermé définitivement, raconte Antonio Ansanelli, joint par téléphone par France 3 Limousin. Ce n'est pas ma décision, ni du président de l'association, ni de la CPAM, ni de l'ordre. C'est une décision unilatérale de l'ARS, ils n'ont attendu aucune autre opinion," déplore le médecin.
Je pensais être toujours correct dans mon travail, à l'écoute de mes patients que j'adore.
Antonio Ansanellimédecin généraliste
Tout a débuté avec un signalement visant un chirurgien-dentiste, accusé de ne respecter aucune règle médicale. Une alerte a été lancée à l'encontre de ce "spécialiste du centre de santé. Il a été suspendu pour une durée de cinq mois, puis radié compte tenu de l'absence d'application de la médecine dans les règles de l'art, rapporte l'agence régionale de santé. Cela a interpellé la délégation de la Corrèze de l'ARS qui a considéré comme important de mener une inspection sur site."
Une procédure jugée trop lente
Plusieurs patients pointent du doigt la lenteur de la procédure : les plaintes ont débuté courant 2022 et le centre a définitivement fermé ses portes en janvier 2024. En déplacement à Brive ce 15 mars, la ministre de la Santé Catherine Vautrin s'est voulue rassurante.
"[Ce centre] n'échappe justement pas au contrôle puisqu'il a été fermé, et précisément parce qu'une difficulté a été mise en avant, c'est l'hygiène, soutient la ministre. Je salue les services de l'ARS qui ont fait les contrôles et pris la décision [de fermer l'établissement]. Ils ont sollicité l'ensemble des patients qui ont pu fréquenter ce centre, de façon qu’ils puissent être informés et suivis."
Les patients du centre sont invités à se rendre dans le laboratoire le plus proche pour se faire dépister du VIH et des hépatites B et C.
Avec Éva Pressiat.