"Ce savoir-faire est en veille" : une entreprise de textile veut relancer la filière en France avec des tissus biosourcés

L'industrie du textile est une des plus polluantes au monde. À Brive, une petite entreprise tente de relancer cette filière en France avec un engagement : réduire au maximum son impact environnemental. Pour cela, elle travaille à partir de laine ou de lin biosourcé et en circuit court.

Elle veut relancer une industrie endormie. Dans son atelier à Brive, Marie-Eve Nardou travaille sur son dernier prototype. "Je fais des essais pour un tissu en laine, il y a des recherches de motifs et sur la couleur."

À NME Studio, toutes les matières sont biosourcées. Le lin vient de Normandie, la laine du Cher ou des Hautes-Alpes, le Mohair et l’alpaga de Corrèze. "On travaille le plus possible en circuit court." Éco concevoir ses produits, c'est une démarche pour trouver des alternatives aux matières textiles en circulation. "Pour la plupart, elles sont issues de la pétrochimie qui est extrêmement polluante."

Une pollution engendrée également par les teintures. Ici, les couleurs proviennent naturellement du tissu. "On essaie de ne pas trop contraindre la matière. On travaille avec des matières naturelles, donc des couleurs naturelles. Le but ce n’est pas de faire du tissu pour faire du tissu, on met de la couleur quand c’est nécessaire. On fera toujours avec la teinture végétale dans la mesure du possible", explique Nathalie Mignard, responsable marketing et commerciale.

Elle et Marie-Eve aspirent à redynamiser le secteur du textile français, mais elle avoue que cela ne sera pas chose aisée. "On veut embarquer tout le monde dans cette dynamique, de l’agriculteur en passant par les industriels et les marques. On n’a pas vraiment perdu ce savoir-faire, mais il est en veille. Il faut le réveiller. Ça reste compliqué sur certains savoir-faire comme la laine, on a très peu d'acteurs et on a perdu des étapes de transformation comme le tri de la laine."

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"On sent un réel engouement"

Se lancer dans le tissu bio sourcé est une idée audacieuse de NME studio, mais Nathalie Mignard assure que la clientèle est prête à passer le cap. "On sent un réel engouement pour les matières biosourcées avec l'engagement qu’on a de travailler sur la protection de l'environnement. On est toujours très bien accueillis."

Pour l'entreprise, les enjeux environnementaux actuels sont suffisants pour convaincre le client. "Ça parle à beaucoup d'entre nous. Comme dans l’agriculture il y a quelques années, consommer bio n’était pas aussi démocratisé que maintenant. Le lin et le chanvre sont des cultures qui nécessitent très peu d’eau et quand on entend les problématiques actuelles… Les clients sont très réceptifs, ils ont tous envie de démarrer quelque chose."

On veut redonner à la terre ce qu’on lui prend en ayant cette volonté de régénération, ne pas rapporter de toxicité.

Nathalie Mignard

Responsable Marketing et commerciale

Tout comme NME Studio, d'autres entreprises se sont lancées dans l'industrie textile biosourcée. C'est le cas de Pyratex ou encore Bysco, qui revendique des matières premières à base de fibres naturelles, sans aucun traitement chimique.

Avec vingt-cinq références de tissus haut de gamme destinés à la mode, l’ameublement et la décoration, NME studio espère entrer dans le projet gouvernemental France 2030. Elle est à la recherche de mécènes ou de fondations pour l’accompagner dans cette aventure.

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