Depuis plusieurs années, les difficultés s’accumulent pour ces agriculteurs. La récolte qui arrive s’annonce encore décevante en raison d’une météo très défavorable aux noyers.
Sale temps pour les producteurs de noix... Après un champignon dévastateur l’an dernier, le redoux de l’automne a fait sortir les bourgeons, mais la plupart n’ont pas survécu au gel du printemps. Impossible pour les agriculteurs d’anticiper les caprices de la météo.
Alexandre Clare, producteur de noix à La-Chapelle-aux-Saints en Corrèze, est très préoccupé : "Ces excès d’eau l’hiver, ça fait crever les noyers. Cette succession de problèmes météorologiques fait qu’on a des noyers qui sont fatigués, des noyers qui meurent, tout simplement."
Si l’an dernier le principal problème des nuciculteurs était d’écouler leur production, cette année, Alexandre Clare redoute une mauvaise récolte : "Comparé à une année comme 2022 où il y a eu une grosse production, on a 60% de noix en moins."
"Il y aura des faillites"
Avec les phénomènes météorologiques de 2023, Wilfried Terrieux, nuciculture installé dans la vallée de la Dordogne, a lui aussi vu sa production s’effondrer. Sans pouvoir réagir : "Pour combattre le gel, une fois qu’on dépasse les -4, -5, il n’y a aucune solution."
A Branceilles, Vincent Giscard partage son activité entre vignes et noyers. La production de noix représente 80% de son chiffre d’affaires. Sur des rangées entières, cette année, il n’y a rien à récolter. Il s’inquiète pour l’avenir : "Pour les jeunes qui s’installent en noix, c’est très difficile. Il n’y a pas de rentabilité dans la production de noix. On sort de trois années de crise. Si pendant trois années encore, on a les mêmes soucis, il y aura des faillites."
Face à ces difficultés, certains producteurs envisagent de remplacer leurs noyers par d’autres cultures. En attendant, la récolte du fruit sec doit démarrer dans quelques jours.