Des élus de tous bords se sont déplacés sur le point de blocage d'Ussac en Corrèze, sur l'autoroute A20, ce jeudi 25 janvier. Certains sont descendus dans l'arène, d'autres sont restés en surplomb sur le pont qui enjambe l'autoroute bloquée. Des marques de soutien fraîchement accueillies par les agriculteurs, qui attendent plus que des bonnes paroles.
"C’est de votre faute les écolos si on est là, et vous venez nous provoquer". Le dialogue entre une élue écologiste et un agriculteur de la FNSEA n'est jamais simple. D'autant moins en période de crise.
"On est d'accord avec vous dans la mesure où on sait parfaitement que vous n'êtes pas en capacité de travailler". Chloé Herzhaft y met du sien, mais ce n'est pas encore cette fois que la cheffe de file des Ecologistes en Corrèze va convaincre les agriculteurs rassemblés sur le barrage d'Ussac. "On est d'accord, c'est ça, on connaît la musique", s'agace l'un d'eux.
Monsieur le Président, notre « Ferme France » brûle et vous regardez ailleurs !
Francis Duboisdéputé de 1ère circonscription de la Corrèze
La référence chiraquienne ne suffit pas à se mettre les agriculteurs dans la poche. Pourtant, Francis Dubois aussi y met du sien : il a adressé une lettre ouverte au président de la République. Un long courrier de trois pages dans lequel le député de la 1ère circonscription de la Corrèze dénonce "l'hypocrisie écologique" du gouvernement, et relaie les revendications des agriculteurs qui selon lui "méritent une considération urgente de la part de notre gouvernement". Il exhorte le président de la République "à prendre des mesures immédiates pour atténuer les pressions économiques qui pèsent sur nos agriculteurs et mieux les rémunérer. "
📄 Monsieur le président, notre « ferme France » brûle et vous regardez ailleurs.
— Francis Dubois (@DuboisFrancis19) January 23, 2024
➡️ Pour lire la lettre ouverte que j’ai adressée au Président de la république : https://t.co/ZgmSvuoUSl pic.twitter.com/HzkHwmzM7k
"Si on veut que les consommateurs ne se replient pas sur ce qui est le moins cher, il faut une taxe à l'importation" leur affirme-t-il encore ce jeudi sur le pont autoroutier qui enjambe le barrage.
Mais Pierre Cazes, délégué départemental des Jeunes Agriculteurs, attend plus, et plus vite : "Il faut aller plus loin que ça. La loi d'orientation et de programmation agricole, elle n'aura du sens que s'il y a du revenu demain, et pas après-demain".
Venue, elle aussi, à la rencontre des agriculteurs, la députée LR de la Corrèze Frédérique Meunier revendique son engagement auprès du monde paysan : "Quand il y a des foires primées, je suis à leurs côtés, quand il y a des manifestations, je suis à leurs côtés, quand ils ont besoin de moi comme quand il y a eu de gros problèmes sur la noix, je les aide, je les soutiens et j'essaie de faire toutes les démarches que je peux pour faire remonter les informations sur Paris".
Le conseiller régional Rassemblement National Valéry Elophe a, lui aussi, fait le déplacement jusqu'au point de blocage d'Ussac " J’apporte mon soutien inconditionnel aux agriculteurs qui font des manifestations qui sont pacifiques. Et j'encourage nos agriculteurs à continuer à exprimer leur colère légitime".
Les 200 agriculteurs corréziens rassemblés sur cette portion de l’autoroute en ont soupé de bonnes paroles, ils ont passé la nuit sur leur barrage. Ce sont les annonces du gouvernement, attendues ce vendredi 26 janvier, qui orienteront la suite du mouvement.