Il n’est jamais trop tard. Les violences répétées d’un homme violent à son foyer peuvent et doivent être dénoncées. Même après des décennies de violences subies. C’est le message que veut faire passer l’association SOS violences conjugales à Brive.
Oui, il y a eu plus d’appels à l’association SOS violences conjugales pendant le confinement. Beaucoup plus. Georgette Chastanet, Présidente de SOS violences conjugales en Corrèze l’affirme. Et il a fallu s'organiser, apporter une réponse à chaque appel, quelques soient les circonstances et en dépit de la fermeture des antennes à Brive et à Tulle, imposée pendant cette période de la crise sanitaire. Mais pas question d'abandonner des femmes dans la détresse. Les rendez-vous avec les victimes étaient assurés par téléphone. D'autant plus indispensables que la contrainte de rester chez soi a augmenté les comportements violents.
C'est alarmant. Plus de 200 appels gérés, 130 dossiers ouverts.
Et toujours des témoignages d’emprise psychologique, de coups physiques. Pourquoi ces hommes, un temps aimants et aimés, se transforment-ils au fil des mois et des années en bourreaux. Pourquoi en arrivent-ils à s’autoriser à lever la main sur leur épouse ou leur enfant ?
Comme le cas de cette femme de 74 ans qui décide de parler aux policiers pour dénoncer des violences et des viols qu'elle subit de la part de son conjoint depuis 57 ans. Deux jours plus tard, l'homme en question s'est présenté au commissariat pour signaler la disparition de sa femme. Il a été placé en garde à vue. Au domicile du couple, les policiers ont découvert trois fusils de chasse, des munitions et des couteaux. Déféré devant le procureur hier matin, le conjoint a été placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé le 03 septembre prochain.
La présidente de l’associatio SOS violences conjugales dit ne pas s’étonner. Se décider à libérer sa parole, à dire stop à ces violences quelquefois quotidiennes...Et pousser la porte d'un commissariat est loin d'être facile...
Il y a l'emprise... et vous avez devant vous le père de vos enfants !
Aujourd'hui, les locaux de l'association sont à nouveau ouverts à l’accueil, mais seulement sur rendez-vous et avec masque obligaoire. Mais l'essentiel est préservé : la rencontre, si importante pour installer la confiance et créer un lien pour libérer la parole. Face à l’indicible, le premier ressenti d’une victime de violences est d’abord le renfermement sur soi.