C'est une belle victoire pour le triathlon français. Cassandre Beaugrand a remporté la médaille d'or et Léo Bergère, le bronze lors des épreuves de triathlon. Ces récompenses pourront servir de vitrine pour un sport qui séduit de plus en plus de personnes en France. Philippe Lescure, ancien président de la Fédération française de triathlon, nous parle de cette discipline.
Le Briviste, Philippe Lescure connaît bien les Jeux Olympiques puisqu'il a été membre du comité national olympique pendant treize ans et président de la Fédération française de triathlon durant près de vingt ans. Il a assisté aux épreuves de triathlon femme et homme, ce mercredi 31 juillet, en matinée, à Paris. Il félicite ces belles performances qui ne pourront faire que du bien au triathlon français.
France 3 Limousin : Qu'avez-vous pensé des performances de nos athlètes lors des épreuves de triathlon féminin et masculin ?
Philippe Lescure : C'est une grande émotion. C'est une formidable performance de Cassandre Beaugrand. Cela ne surprend pas. Suivant Cassandre depuis la catégorie junior, elle avait déjà de très bonnes performances. Elle a participé aux Jeux de Rio alors qu'elle n'avait que dix-neuf ans. C'est une athlète qui arrive à maturité, qui a beaucoup de caractère et beaucoup de conviction. Donc aujourd'hui, c'est le couronnement de ces dix années de triathlon au plus haut niveau.
C'est un aboutissement pour Cassandre, mais aussi pour la Fédération. On a également une médaille de bronze chez les garçons et on n'oubliera pas non plus les performances de leurs camarades de l'équipe de France qui sont également arrivés en quatrième position. Nous avons été récompensés pour le travail accompli lors des dernières olympiades.
#Paris2024 | 🔥🔥 OUIIII CASSANDRE !! CASSANDRE BEAUGRAND EST CHAMPIONNE OLYMPIQUE DE TRIATHLON !!
— francetvsport (@francetvsport) July 31, 2024
🇫🇷 Quelle course de la Française qui remporte l'or à domicile ! Très belle performance d'Emma Lombardi qui termine 4e.
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Les Français sont-ils plutôt bons au triathlon ?
Le triathlon est encore un jeune sport puisqu'il est rentré au programme olympique lors des Jeux de Sydney en 2000. Ça ne fait jamais que vingt-quatre ans. À chaque olympiade, nous avons fait des performances qu'on peut qualifier de remarquables. On a déjà eu une médaille en relais, il y a quatre ans, on a tourné autour du podium en quatrième, cinquième, septième position du programme. La France est une nation majeure du triathlon avec les Britanniques, les Espagnols. On est dans les premiers au classement international de triathlon.
Cette médaille pourrait-elle aider à démocratiser ce sport ?
Le triathlon s'est déjà beaucoup démocratisé au cours de ces dernières années. Il suffit de regarder le nombre d'effectifs qu'il y a dans les écoles de triathlon. C'est aussi ce qui caractérise la Fédération française de triathlon : la dynamique et la qualité de l'encadrement professionnel des écoles. Aujourd'hui, ces écoles rassemblent plus de jeunes que les écoles de cyclisme et de natation, donc c'est un signe. Cette médaille olympique, notamment pour les filles, pourrait permettre de développer davantage cette discipline dans les clubs de triathlon. On compte plus de 1000 clubs sur l'ensemble du territoire. Je suis sûr que ça va créer des vocations et booster le développement de la pratique.
De votre expérience à la tête de la Fédération, quelle évolution avez-vous pu constater au fil du temps ?
Déjà, l'évolution est dans le nombre de pratiquants et de pratiquantes. Quand, j'ai pris la Fédération française de triathlon, il y avait 10 000 licenciés et 20 000 pratiquants. Aujourd'hui, il y a 70 000 licenciés et 150 000 pratiquants. Donc, on a fait un bond colossal. C'est un sport qui est passé, en trois décennies, d'un sport naissant, a un sport olympique qui est complètement intégré au programme olympique. Ça ouvre de grandes perspectives pour les années à venir.
Quand on regarde ce sport, trois épreuves d'endurances, c'est très physique, est-ce que c'est une discipline accessible pour tous ?
Tout à fait, car il existe de multiples déclinaisons. Évidemment, nous avons le triathlon olympique, mais quand nous verrons le triathlon relais, lundi 5 août, avec deux garçons, deux filles et sur des distances de 300 mètres, 7 kilomètres, et 1,5 kilomètre pour les relayeurs, on est sur des distances très réduites. On a aussi un programme jeune qui commence dès l'âge de cinq ans qui est essentiellement ludique. Donc, oui, c'est un sport de haut niveau, mais aussi ouvert à tous. Quand vous allez à des épreuves populaires de triathlon, il y a des milliers de participants qui ne sont pas forcément des athlètes de haut niveau, loin de là. C'est même accessible à des personnes qui ne pensaient même pas qu'elles pouvaient le faire.
Qu'est-ce qui fait vraiment la force du triathlon ?
Je crois que c'est la diversité. Aujourd'hui, s'entraîner au plus haut niveau, c'est extrêmement contraignant. Le triathlon, par le fait qu'il touche, au moins trois disciplines, donne de la diversité. On passe de la natation, au vélo, à la course à pied. Et, je pense que les jeunes notamment, qui aiment bien zapper, peuvent zapper, dans un sport en lui-même qui en recèle plusieurs.
Les épreuves des Jeux Olympiques sont à suivre sur france.tv Paris 2024.