Les associations de "Réunionnais de la Creuse" "Génération Brisée" et "Enfants 3D" se sont réunies en assemblée générale à Brive.
Elles estiment que certaines mesures gouvernementales annoncées par la ministre des Outre-Mer pour aider les enfants arrachés à leur famille ne sont pas suffisantes.
Le 16 février dernier, la ministre des Outre-Mer Ericka Bareigts annonçait une série de mesures pour venir en aide aux ex-pupilles réunionnais.
Entre 1962 et 1982, 2 150 enfants et adolescents réunionnais ont été enlevés à leur famille par la DDASS et envoyés en métropole sans billet de retour.
La majorité d'entre eux avaient atterri en Creuse, dans des foyers, des fermes ou des familles d'accueil.
Quelques-uns avaient été bien accueillis. Beaucoup furent maltraités.
Tous avaient été définitivement coupés de tout lien avec leurs racines et leur famille restée à la Réunion.
La plupart souffrent encore des séquelles psychologiques de cette enfance brisée.
Parmi les points de désaccord avec les mesures proposées par le gouvernement, les associations Génération Brisée et Enfants 3D évoquent le financement d'un billet d'avion pour retourner à la Réunion et d'un hébergement sur place.
La ministre des Outre-Mer prévoit une financement partiel de ces deux mesures et un voyage tous les trois ans.
Les associations réclamment un voyage par an et un financement intégral des frais pour aller retrouver leur famille à la Réunion.
Elles demandent aussi que les pupilles handicapés qui ne pouraient pas effectuer le voyage recoivent la somme équivalente.
Elles évoquent enfin des difficultés parfois rencontrées par les réunionnais exilés en métropole pour faire respecter leurs droits d'héritage au sein de leur famille restée sur l'Ile. Certains d'entre eux auraient été spoliés de ces droits.
Les revendications mises en avant par ces deux associations mettent aussi au jour une divergence de vues avec la Fédération des Enfants Déracinés des DROM.
Cette fédération a travaillé depuis plusieurs mois avec la commission d'experts gouvernementale chargée de faire la lumière sur l'affaire des "Réunionnais de la Creuse" et de proposer des mesures pour aider les victimes de cet exil forcé.
Ecouter l'interview de Jean-Charles PITOU de l'association "Génération Brisée" :