"Se lancer un challenge" et "réapprendre un métier" : le défi nécessaire de la transmission d'entreprise

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Cet ardoisier, dont le métier est rare, a pu continuer son activité, car Arnaud Debay a repris Les Carrières de Corrèze après une carrière militaire.
Parcours de deux chefs d'entreprises qui ont repris les rênes de leurs boîtes après la retraite des précédents patrons. ©France Televisions

Les entreprises vieillissent avec leurs créateurs et la poursuite de l'activité est un enjeu important pour les TPE, car seuls 12% des projets d'installations sont des reprises en Nouvelle-Aquitaine. Pourtant, des dispositifs existent pour faciliter la passation de pouvoir, comme l'ont expérimenté deux chefs d'entreprises de Corrèze et de Haute-Vienne.

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Les piles d'ardoises s'empilent dans ce petit atelier de Donzenac, au sud de Brive (Corrèze). Ici, dans les carrières de Donzenac, ce métier atypique d'ardoisier s'exerce encore grâce à la reprise des "Ardoisières de Corrèze". C'est un ancien militaire, Arnaud Debay qui se trouve désormais à la tête de cette société. 

"Réapprendre un métier"

Après une carrière dans l'armée de terre, Arnaud Debay a décidé de se reconvertir avant 40 ans. "Après une carrière opérationnelle, j'ai voulu me lancer dans un nouveau challenge. Il était temps d'avoir une seconde vie, une seconde carrière, et de réapprendre un métier."

Comme lui, plusieurs chefs d'entreprises sont des repreneurs, mais pas toujours extérieurs à la boîte. C'est le cas de Fabien Fouché, 36 ans, qui a, lui, réalisé l'essentiel de sa carrière dans le cabinet de maîtrise d'œuvre qu'il vient tout juste de reprendre à Saint-Junien (Haute-Vienne).

Salarié durant douze ans, dessinateur et conducteur des travaux, Fabien Fouché a sauté sur une opportunité. "Le métier me plaisait vraiment et je m'étais dit "à 35 ans, j'aurais deux enfants et une maison, c'est le moment propice de se lancer", et ça correspondait au moment où l'ancien patron prenait sa retraite."

La transmission-reprise d'entreprises, comme celles-ci, devient un enjeu crucial pour la région. En Nouvelle-Aquitaine, seuls 12% des projets d'installations sont des reprises d'activités alors qu'un tiers des chefs d'entreprises (110 477) ont plus de 55 ans. 

Des aides pour les repreneurs, mais aussi pour les cédants

La région a donc engagé plusieurs dispositifs pour aider les jeunes entrepreneurs à reprendre des activités, dont un parcours d'accompagnement pour préparer les futurs cédants, en partenariat avec les Chambres de métiers et de l’artisanat et les Chambres de commerce et d’industrie. 

Des financements pensés pour faciliter le processus ont été mis sur la table pour les repreneurs : 1 700 prêts d'honneur (pour 22 millions d'euros) ainsi qu'un fonds de garantie bancaire (pour 800 prêts) à hauteur de 6 millions d'euros.

Grâce à ces aides, les patrons - que ce soit les cédants ou les repreneurs - ont un appui pour ce grand changement. Si les défis ne sont pas les mêmes, le point commun demeure la nécessaire adaptation.

Car la reprise n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Pour Fabien Fouché qui travaillait déjà dans sa boîte avant de la reprendre, il a fallu être à l'écoute et échanger avec le patron, les avocats et les comptables. "Ce n'est jamais évident, il a fallu savoir quand le patron pouvait prendre ses droits à la retraite, quand est-ce qu'il souhaitait réellement les prendre."

Du côté des Ardoisières de Corrèze, Arnaud Debay a découvert un nouveau un métier. Il s'est attelé à agir avec nuance, sans trop s'imposer, auprès de ses nouveaux employés, des artisans déjà présents depuis des années dans l'entreprise. "Moi, je mets en musique, je fixe le cap ; les chefs de carrière organisent ; et les ouvriers produisent. Et on est tous dans le même bateau." La transmission est aussi une question d'équilibre pour installer une crédibilité auprès de leurs salariés.

Attirer les Franciliens

La région a tout de même du mal à trouver des repreneurs. C'est pourquoi elle a lancé en novembre un mois de la transmission-reprise. L'objectif affiché étant d'attirer des Franciliens et de faire le lien entre les offres de transmission et les potentiels repreneurs. L'événement précédent avait permis de développer huit projets de ce type, dont deux ont déjà été concrétisés. 

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