"Ça ne fait pas une rentrée idyllique": pourquoi les 135 nouveaux postes d'enseignants risquent d'être insuffisants sur l'académie de Nice

Le rectorat de Nice a annoncé ce mercredi 29 janvier l'ouverture de 135 nouveaux postes d'enseignants à la rentrée 2025. De quoi principalement s'adapter à la démographie, sans vraiment régler le problème du manque d'enseignants, souligne le syndicat enseignant SNES-FSU.

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C'est une annonce qui a tout l'air d'une bonne surprise. Ce mercredi 29 janvier, par communiqué de presse, l'Académie de Nice a annoncé l'ouverture, à la rentrée 2025, de 135 postes d'enseignants supplémentaires répartis dans les Alpes-Maritimes, et dans le Var.

Selon les mots choisis par le rectorat, avec ce chiffre, "l'académie de Nice se distingue", "dans un contexte national de baisse des effectifs des élèves et de stabilisation du nombre d’emplois d’enseignants pour la rentrée 2025".

Concrètement, le premier degré bénéficiera de soixante postes supplémentaires, "malgré la baisse prévue des effectifs" de 1 300 élèves attendus en moins par rapport à la rentrée de septembre 2024. De quoi "poursuivre la réduction du nombre d’élèves par classe, en priorité dans les réseaux égalité des chances et des territoires".

Dans le détail, il y aura 33 nouveaux postes dans le Var, 27 dans les Alpes-Maritimes.

Ces annonces marquent la reconnaissance des besoins et des spécificités de l’académie de Nice pour offrir à chaque élève les moyens de réussir et de s’épanouir.

Natacha Chicot, rectrice de l'Académie de Nice.

par communiqué.

Dans le second degré, 75 nouveaux professeurs devraient être recrutés, notamment pour "consolider l’accompagnement des élèves en difficulté sur le plan des apprentissages, en classe de 4ᵉ et de 3ᵉ". "Ces moyens seront aussi alloués à poursuite de la transformation du lycée professionnel, au service de la réussite et de l’insertion des élèves", précise le rectorat. Dernière annonce, "9 postes de conseiller principal d’éducation et 26 postes d’assistant d’éducation supplémentaires" devraient également voir le jour en septembre.

"Ça ne fait pas une rentrée idyllique, loin de là"

Sauf qu'à en croire Fabienne Langoureau, secrétaire académique du SNES-FSU pour le second degré, il manque une partie de l'équation dans le tableau présenté par le rectorat.

"Cette augmentation du nombre de postes, elle est faite principalement pour répondre à l'augmentation démographique". Car selon ses chiffres, pas moins de 804 nouveaux élèves sont attendus dans les collèges et dans les lycées de l'académie à la rentrée prochaine. "Pour bien visualiser, 804 élèves, c'est un gros collège".

Alors selon elle, "on ne peut pas se réjouir de ces seulement 75 postes", d'autant plus que l'académie de Nice serait toujours "avant-dernière du classement national, au niveau du nombre de profs par élève".

Derrière nous, c’est Mayotte, au classement national... Alors il n'y a pas de quoi souligner une dotation exceptionnelle.

Fabienne Langoureau, secrétaire académique du SNES FSU.

Preuve de ce manque cruel d'enseignants, à en croire le syndicat, le rectorat ouvrirait "sur ses propres moyens" 15 postes d'enseignants supplémentaires, en complément, pour atteindre 90 enseignants. "Ces 15 supplémentaires seront pris sur les moyens de remplacement", assure Fabienne Langoureau, "donc l’an prochain, nous aurons encore moins de professeurs remplaçants".

Le recrutement des professeurs toujours compliqué

Et ces 90 enseignants supplémentaires, encore faut-il les trouver. Car même si les postes sont ouverts, rien ne dit qu'il y aura "un enseignant devant chaque élève" cette année encore, malgré la promesse de Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation Nationale, en 2023.

► À LIRE AUSSI : "Il existe un droit à l'éducation" : face au manque de professeur dans un collège sur deux, des parents d'élèves saisissent la justice

"Il ne suffit pas de dire, il va y avoir 90 emplois en plus. Est-ce qu’il va y avoir assez de recrutements, assez de personnes admises au concours, rien n’est moins sûr", renchérit la syndicaliste. "Sinon on fera de nouveau appel aux contractuels, des collègues qui font un boulot extraordinaire, mais qui improvisent".

Sur ce dernier point, Fabienne Langoureau relève tout de même que "le rectorat avait anticipé le problème en 2024, en recrutant des contractuels avant la rentrée", évitant au maximum l'absence d'enseignants.

Selon ses informations, le rectorat devrait refaire de même pour la prochaine rentrée. Reste à savoir à quelle échelle.

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