Tout juste guéri du coronavirus, Stéphane Canarias, fondateur du Brive Festival et figure emblématique des événements gaillards témoigne de son expérience : des premiers symptômes à son passage en réanimation il y a quelques jours... Et quelques détails sur l'organisation du Brive Festival 2020.
Stéphane Canarias vient de rentrer chez lui après avoir été admis en réanimation à l'Hôpital de Brive. Quinze jours de calvaire qui s'achèvent pour cette figure gaillarde emblématique. Sur un post Facebook, il a tenu à rassurer ses proches et les personnes qui le suivent.
Il y a quinze jours, en pleine séance de sport sur sa terrasse, Stéphane Canarias s'étonne d'avoir le souffle coupé après des "efforts pourtant pas si surhumains". Le soir même, ont suivi des maux de têtes, aux yeux et une fièvre gérable les premiers temps "avec du Doliprane" : les symptômes du coronavirus sont bel et bien là.
Le jour suivant, le goût et l'odorat disparaissent. Sa fièvre augmente et la fatigue s'accumule et devient intense. Neuf jours plus tard, sa santé s'améliore avant de se détoriorer subitement et sa respiration se coupe de nouveau, il appelle son médecin qui le dirige vers les urgences.
J'avais 50 % de ma capacité pulmonaire qui avait été affectée.
Après son hospitalisation, Stéphane Canarias est finalement affecté au service réanimation pendant plus de trente heures. Contacté par Skype, il témoigne de son expérience.
"Ça n'arrive pas qu'à la télé"
Si Stéphane Canarias a décidé de poster un message sur Facebook, c'est avant tout pour dire aux personnes qui le suivent que "ce ne sont pas des blagues" et que "ça peut vous tomber dessus".Il tient à rappeler qu'au cours de son confinement, il avait pourtant été "très sérieux" et n'était sorti que pour aller voter lors du premier tour des élections municipales et pour faire des courses à une seule reprise.
Pourtant, je l'ai attrapé et j'ai mesuré la dangerosité du virus. Je sais que ça a supris beaucoup de monde. Mais oui, j'ai des voisins de chambre qui sont partis les deux pieds devant...
Ce qui a surpris Stéphane Canarias, c'est l'âge des personnes décédées des suites du coronavirus : "Ces personnes n'étaient pas forcément âgées, ce monsieur qui avait 60 ans par exemple... Je ne souhaite pas que ça touche mes parents et mes grand-parents. C'est vraiment violent !" Il insiste sur le fait que les cas de co-morbidité ne facilitent pas les choses pour les personnes atteintes du virus, mais que celui-ci peut toucher tout le monde.
J’ai 43 ans, je suis sportif, ça va ! Mon corps a pu s’en sortir mais je pense que des personnes plus faibles, je comprends qu’elles passent l’arme à gauche.
C'est son "bon moral" qui a permis à Stéphane Canarias de vaincre le covid-19, notamment grâce aux messages de soutien qu'il a reçus de la part de ses proches et de certains artistes conviés à plusieurs reprises au Brive Festival.
J’ai eu un message de Matthieu Chedid par exemple, ça m’a fait super plaisir. Ça ne me surprend pas de lui. Son manager et lui m’ont suivi pendant les quinze jours, et hier encore en sortant de l’hôpital, j’ai eu un message « remets toi bien, j’espère que ça va. ». Et j’ai eu un autre message du régisseur de Soprano. C’est des super types !
"Mon travail, c'est de donner du plaisir aux gens"
Fondateur du Brive Festival et directeur de Festival Production, Stéphane Canarias à peine rentré, replonge petit à petit dans l'organisation des événements de l'été, tout en profitant de sa famille.Si Stéphane Canarias "espère", c'est parce qu'à l'heure actuelle, rien n'est sûr concernant le maintien du Brive Festival, qui doit se dérouler du 23 au 27 juillet 2020. Les annulations d'événements s'enchaînent et la situation sanitaire n'étant pas stable pour le moment, le fondateur du festival briviste et son équipe réfléchissent déjà à une alternative.Je viens de côtoyer le milieu hospitalier, leur métier donne un vrai sens à leur vie et à nos vies. Et je ne fais que les remercier. Moi, mon travail, c'est de donner du plaisir aux gens et j'espère que cet été, on leur donnera beaucoup, beaucoup de plaisir.
On va tout faire pour jouer. On étudie aussi la possibilité, s'il le fallait, de le reporter à l'automne. Notre incertitude, c'est de savoir quand nous allons pouvoir réunir 9 000 ou 10 000 personnes en un seul et même lieu, est-ce que dans trois mois, on sera sorti de cette histoire-là ?
Ces problématiques ne sont évidemment pas simples à régler, car dans le report d'un festival, de nombreux paramètres sont à prendre en compte, "on doit pouvoir trouver une disponibilité pour chacun des artistes, c'est hyper compliqué."
| #1amourdefestival | ❤️ ?? Souvenirs ? Souvenirs. Continuez à partager vos plus belles photos, vidéos de Brive Festival sur le thème « un amour de Festival ».
— Brive Festival (@BriveFestival) March 30, 2020
Et surtout, prenez soin de vous ??? #brivefestival #brivefestival20 pic.twitter.com/MC0q1bIwMs
Mais l'optimisme est au beau fixe concernant la popularité que connaîtra la prochaine édition du Brive Festival. "J'ai l'impression qu'aujourd'hui, les gens sont en capacité de tourner la page. Au cours de ces dernières années, nous avons connu des bouleversements profonds avec les attentats notamment. Cette fois-ci, on parle d'une crise sanitaire, si les indicateurs sont forts et rassurants, je pense que les personnes ressortiront rapidement."
Et en attendant : place au virtuel
Pendant son confinement, le passionné de musique apprécie les diverses prestations d'artistes sur internet, parmi lesquels ceux de Matthieu Chedid, Jean-Louis Aubert, Gaëtan Roussel ou encore Jean-Jacques Goldman qui "mettent du baume au cœur" à travers leurs talents respectifs.Et pour le plaisir, le "grand petit concert" de l'ami de Stéphane Canarias, Matthieu Chedid, le 2 avril dernier sur sa page Facebook.Ce que l’on attend des artistes, c’est qu’ils jouent et qu’ils transmettent de l’émotion, aujourd’hui dans les conditions qui sont les nôtres.