La troisième édition du festival 'Gender is over' s'est déroulée du 29 au 31 mars. Au programme : soirée Queer, drag show, de la musique, des discussions, mais aussi du stand-up, pour mieux repenser le genre et les rapports de genre.
"Parce que moi, quand j’ai fait mon coming out à mon père, j'ai fait les choses bien, je l'ai amené au resto. Il a ramené son pote", raconte Cha, micro à la main sur scène.
Cha fait du stand up. Elle est 'Queer.' (mot anglais qui signifie "bizarre", "étrange") Cela signifie que son orientation ou son identité sexuelle ne correspondent pas aux modèles standards. Les personnes Queer subissent souvent des violences sociétales, et quelle meilleure façon d'y répondre que l'humour pour Cha : "Ça permet de rendre les choses universelles, de les dédramatiser parce que, ce sont aussi des histoires qui portent des stigmates, de la violence. En apportant de l'humour, ça permet de dire qu'on n'est pas seul, d'en rire et finalement de surmonter les choses", confie Cha.
En apportant de l'humour, ça permet de dire qu'on n'est pas seul, d'en rire et finalement de surmonter les choses.
Chastand-uppeuse
L'importance de la représentation
Dans le stand-up, comme les autres arts, les têtes d'affiche sont rarement des personnes Queer. Et, c'est aussi cela qui pousse Luciole à monter sur scène. Le ton faussement sérieux, elle prévient le public : "Donc moi, je suis une meuf trans qui fait du stand up. Ça veut dire qu’à tout moment, si ce n'est pas drôle, c'est juste une conférence gesticulée. On peut lancer un PowerPoint, il n'y a pas de problème", la salle rit aux éclats.
"Ma volonté à moi, c'est qu'il y ait des personnes trans, des personnes en questionnement, qui puissent se dire 'Ah, je ne suis pas seul et j'ai des modèles qui me représentent enfin, et pas seulement les mecs qu'on voit d'habitude, des meufs cis [NDLR : cisgenre : qui concerne une personne dont l'identité de genre correspond au sexe qui lui a été assigné à la naissance, NDLR], hétéros avec toujours un peu les mêmes sujets et qu'il y ait enfin des gens qui parlent de nos sujets", espère Luciole.
Encore du chemin à parcourir...
Dans les grandes villes, les évènements Queer se multiplient, mais pour les plus petites, du chemin restent encore à faire. "Je pense qu'il y en a besoin dans toute la France. Il se trouve qu'il n'y avait rien d'autre, spécifiquement, sur Brive, regrette Maud de la Chapelle, cofondatrice du festival Gender is over. Il commence, un peu, à y avoir des cafés Queer, mais il y a encore un gros besoin."
La salle était comble pour cette soirée du festival Gender is over. Durant trois jours, les manifestations se sont succédé : théâtre, concerts, discussion et donc stand-up. C'est la troisième édition qui n'est probablement pas la dernière au vu du public conquis. "C'est quelque chose de très originale et qui devrait permettre aux gens d'ouvrir leur esprit", commente Etienne, un spectateur.
Pour ouvrir les esprits et combattre la haine de l'autre, difficile de trouver plus fédérateur que l'humour.