C'est un déménagement délicat qui a nécessité une grosse organisation. L'avion de combat confié à une association briviste en 2017 a été emmené, ce mercredi 4 octobre, sur un nouveau site à l'aéroport de Nespouls. Le hangar qui l'abritait jusqu'ici va être détruit.
Vous l'avez peut-être vu passer ce mercredi matin, entre 9h et 9 h 45, sur la route de l'aéroport de Brive-Vallée de la Dordogne. Ce n'était pas un mirage... Ou plutôt, si : un Mirage F1 ! L'avion de chasse de 15 mètres de long était tracté par deux énormes camions porte-chars, vers sa nouvelle destination.
L'appareil avait été confié en 2017 à l'AIRAC (Association Interactive pour la recherche et la mise en valeur des Richesses Aéronautiques et spatiales de la Corrèze) par l'Armée de l'Air. Il était installé jusqu'ici dans un hangar de la zone Brive-Laroche, qui doit être détruit.
"Le bâtiment, qui était loué à titre gracieux par l'agglomération, se trouve dans une zone qui s'industrialise. On a donc été expropriés", résume Jean-Louis Basse, le président de l'Airac.
Une opération délicate
Déménager le Mirage F1 n'a pas été une mince affaire. Dix jours de préparation pour les membres de l'association, et une journée entière, ce mardi, à démonter les ailes, le fuselage, retirer les réacteurs et le radar, puis gruter le tout sur deux énormes camions.
On a eu un problème de hauteur, car la dérive est à 4,50 mètres. On a été obligés de monter le nez pour baisser la dérive, sinon on ne passait pas sous les ponts.
Jean-Louis Basse, président de l'AIRACà France 3 Pays de Corrèze
Jusqu'ici, le Mirage F1 n'était sorti que deux fois de son antre, en 2018 et 2021 lors des journées du patrimoine. Mais il n'était pas allé bien loin : à l'espace des Trois Provinces la première fois, puis place de la Collégiale la seconde. Il avait suffi de le tracter en le faisant rouler. Aujourd'hui, c'était une autre aventure...
Un formidable outil de formation
L’aérodrome de Nespouls n’est qu’une destination provisoire. « On espère bientôt la construction d’un bâtiment en dur, avec une salle de projection pour les élèves. L’idée est d’avoir un espace culturel, aéronautique et spatial à Brive », annonce Jean-Louis Basse.
Au-delà des visites organisées pour le grand public, l’avion de chasse sert aussi d’outil pédagogique pour les élèves des lycées techniques qui préparent le brevet d’initiation aéronautique (BIA). Ainsi, une seule aile de l’avion est montée, l’autre côté restant ouvert pour permettre aux jeunes d’accéder aux différentes pièces, de les démonter et les remonter dans le cadre de leur formation.
L’Airac souhaite d’ailleurs développer cette mission de formation. La prochaine édition du salon aéronautique de Brive, en octobre 2024, réservera deux journées aux lycéens et écoles d’ingénieurs qui pourront rencontrer les professionnels du secteur. Dassault, Thalès ou encore Safran seront notamment présents pour montrer leur savoir-faire… et recruter.