Lorsqu'une grenade lui a gravement blessé la main, ce militaire et sportif accompli s'est lancé dans le triathlon : une passion, pour se retrouver, qu'il transmet aujourd'hui dans l'association des blessés de guerre. Rencontre.
Après une carrière dans l’armée, Nicolas Melen accède à son rêve : intégrer le prestigieux GIGN. Mais en 2016, une grenade lui explose dans la main droite.
Une carrière pour arriver au haut niveau, ce que je voulais faire - le GIGN - et du jour au lendemain, tout s'arrête sur un accident. Les médecins vous disent que c'est terminé.
Nicolas MelenTriathlète
Pour lui débute alors un long chemin vers la reconstruction.
Il s’est passé un an et demi avec quinze opérations différentes et après l’envie de repartir sur le terrain. J’avais besoin de me prouver à moi-même que j’étais capable de faire des choses.
Nicolas Melen
Un exemple parfait de résilience
Nicolas Melen est capable et il le sait. Cycliste depuis toujours, il reprend et se perfectionne en course et en natation. Ce jour-là, il court son 3ᵉ triathlon, lors du triathlon militaire de Brive. "Malgré mon handicap à la main, j’ai pu reprendre le vélo de piste où l'on n'a pas besoin des freins et de la main, donc c'est tout le corps à refonctionner en premier et tout doucement, j'ai réappris à la main droite à refonctionner."
Pour Nicolas Sanjuan, conseiller technique triathlon, ce sportif est "un exemple parfait de ce que c’est la résilience, c'est-à-dire que s'il y a un souci, je passe au-delà et je mets tout en œuvre pour réussir."
Transmettre l'envie
En juin 2022, le militaire quitte le GIGN, mais s'implique dans l'associatif, notamment dans l'association des blessés de guerre. Depuis, il transmet son histoire. "J'ai eu un accident, c'est dommage, mais grâce à cet accident, je suis sur des compétitions où je n'aurais jamais mis les pieds avant... et ça, ça donne beaucoup de motivation en fait."
Son combat contre lui-même : Nicolas Melen l'a déjà remporté. Au quotidien comme dans l'effort, l'homme a fait de son handicap une force. Il en est désormais une pour l'équipe de France militaire de triathlon.
Récit : Alexandra Filliot avec Mathilde Rezki