Les métiers du spectacle manifestent vendredi 9 octobre, à Tulle, afin d’alerter sur la situation des musiciens populaires en zone rurale. Ces intermittents du spectacle sont en droit de bénéficier des mesures d’indemnisation mais dans les faits, ce n’est pas automatique.
Les accordéons prennent la poussière. Avec des festivals et des concerts annulés, pas plus de thés dansants ou d’animations, les joueurs, dépossédés de leur métier-passion, sont plus qu’inquiets. L’avenir proche n’est pas plus rose.
Des aides oui, mais...
En théorie, tous les joueurs, au régime des intermittents du spectacle, ont le droit de toucher le chômage partiel mais dans les faits, c'est compliqué en milieu rural. La plupart des employeurs sont des associations qui n'ont pas toujours les moyens d'avancer le chômage.D’un point de vue pratique, l’indemnisation est difficile car les associations sont souvent composées de publics âgés, non équipés ou peu à l’aise avec la procédure numérique.
Le président de la manufacture Maugein, fabricant historique d’accordéons, déplore amèrement la pause musicale qui s’étend encore et encore. Son entreprise est en crise. En six mois, le chiffre d’affaires a chuté de 37 %.Nous, par exemple, sur 50, nous avons 45 employeurs différents. Ils sont souvent âgés, ils n’ont pas forcément l’informatique
Et il y a une perte qui est moins palpable : celle du lien social. Les rencontres et les échanges, les rires et les verres partagés ne sont plus d’actualité en dehors des habitations.Les intermittents du spectacle ne consomment pas d’accordéon, de réparation. Donc on est impactés. Et les afficionados qui n’entendent pas d’accordéon sont eux aussi en sommeil. Les écoles aussi, elles ont moins 30 % d’inscription