Pour ses 40 ans, le musée départemental corrézien de la Résistance s'est offert une nouvelle mise en valeur de ses riches documents d'époque. Installé dans la maison d'Henri Queuille, il retrace aussi l'histoire et l'action méconnue de ce grand homme d'Etat.
"Ce fut le plus illustre des Corréziens" : ainsi parlait Jacques Chirac d'Henri Queuille (1884-1970), président radical-socialiste du conseil sous la VIe République, de nombreuses fois ministre, notamment de l'agriculture.
Pendant la guerre, il était le numéro 2 du Général de Gaulle. Tout naturellement, son ancienne maison de Neuvic, où il a été maire de la commune 53 ans, jusqu'en 1965, accueille le musée départemental de la Résistance et retrace l'action du Corrézien.
"Henri Queuille souffre d'une amnésie collective", se désole Leslie Estrade, responsable du musée. "Les chambres d'agriculture, c'est lui. Il a contribué aussi à la création de la SNCF, ou de l'installation de cabines téléphoniques dans la ruralité. C'est considérable".
Pour réparer cet oubli et relancer l’intérêt du public, le musée, inauguré en mai 1982 par François Mitterrand et Jacques Chirac, alors député de Corrèze, a revu sa scénographie à l’occasion de son 40e anniversaire. Un premier étage consacré à la Résistance en haute Corrèze, entièrement repensé, est à découvrir.
Bataille d'Ussel
"On a souhaité mettre en avant le visuel. On a de belles photos agrandies. Cela permet de voir de nouveaux détails" précise Leslie Estrade.
Parmi les trésors du musée, des images exceptionnelles de l’attaque d’Egletons, filmée depuis un avion de guerre britannique. Un panneau patriotique du régime vichyste vaut aussi le détour : le 13 juillet 1942, trois jeunes résistantes neuvicois l'ont en fait vandalisé en le recouvrant du drapeau bleu blanc rouge et de la croix de Lorraine, le symbole de la Résistance et du V de la victoire. "C'est une pièce unique en France".
Cette année, une exposition temporaire conçue par l’Amicale des Maquis de Haute-Corrèze retrace aussi les événements de la bataille d’Ussel en août 1944, l’attaque de la garnison allemande retranchée dans l’École Primaire Supérieure et la libération de la ville et de la Haute-Corrèze par l’action conjuguée des forces locales de Résistance.
Le musée, dont l'entrée est gratuite, est ouvert du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 17h30.