L'ouvrage n'était plus emprunté depuis des années et menaçait ruine, entre les localités de Lapleau et Soursac, le viaduc des Rochers Noirs est en pleine réhabilitation en Corrèze. Un patrimoine exceptionnel pour un chantier d'envergure. Visite de chantier à quelques mois de sa réouverture au public.
Il faut prendre du champ pour mieux en apprécier l'ouvrage. Depuis plus d'un siècle, à 92 mètres au-dessus du sol, il enjambe la Luzège.
Dans un paysage corrézien encaissé, nous surprenons l'imposant viaduc des Rochers Noirs en plein lifting. Le jour de notre tournage, le platelage ou comment remplacer les vieilles tôles du tablier du pont.
" Ici, on peut voir le platelage existant qui est un platelage avec une tôle de six mm qui n’était pas raidi, et donc on peut voir qu'il y a pas mal de déformation, de creux avec les usages du temps. Et ici, on est sur la tôle de platelage neuf, un peu plus épaisse et surtout réduite avec des petites poutrelles en dessous", raconte Loriana Pace, représentante du maître d'œuvre.
Les travaux ont débuté en septembre 2022, département, État, région Nouvelle-Aquitaine, Europe, Fondation du Patrimoine, Crédit Agricole ont investi près de dix millions d'euros pour sauver ce viaduc, qui menaçait ruine. " Il y avait la corrosion qui était sur les câbles, ce qui fait que tous les câbles ont été changés et également le platelage, c'est-à-dire le tablier du viaduc, qui a été refait entièrement", explique Jean-Marie Taguet, vice-président délégué aux routes et bâtiments au conseil départemental de Corrèze.
Restent à faire peintures, garde-corps de cet ouvrage de type Gisclard, rare, seuls une quarantaine de ce type de viaducs ont été construits dans le monde.
"En fait, il n'en reste que cinq dans le monde, et qui n'ont pas été modifiés et qui sont classés monuments historiques. C'est assez rare comme typologie de viaduc et puis c'est assez rare d'en trouver encore debout ", sourit Loriana Pace, la représentante du maître d'œuvre.
Rénovation grâce à Roger Fraysse et son association. Pendant près de quarante ans, il s'est battu pour que ce viaduc ne tombe pas dans l'oubli.
"On a tellement presque souffert de voir l'état dans lequel était le viaduc pendant si longtemps, qu'aujourd'hui, je découvre avec plaisir le chantier, et j'en suis bien évidemment très heureux. Ça valait le coup de se battre", raconte ému Roger Fraysse président de l'association ASTTRE 19, très active pour sauver le pont.
Se battre pour qu'en septembre prochain, les piétons franchissent allègrement les 140 mètres de ce pont d'exception.