Plus de 20 000 euros viennent d'être récoltés par l'association Corrèze solidaire pour acheter du matériel médical ainsi que des médicaments pour aider un hôpital spécialisé dans le soin des grands brûlés et des blessés de guerre dans la région de Dnipro en Ukraine. Une satisfaction, mais les besoins sont toujours aussi criants à cause des ravages de la guerre qui continue.
20 800 euros, c'est la somme exacte récoltée par l'association "Corrèze solidaire" pour venir en aide à un hôpital ukrainien spécialisé dans la prise en charge des grands brûlés et des blessés de guerre. Des dons reçus entre autres de la part de l'association humanitaire intitulée Les copains de Pauline qui s'occupait jusque-là d'un orphelinat en Russie, et qui se chargeait de dossiers d'adoption depuis les années 90. Mais, depuis le déclenchement de la guerre, les membres veulent aider l'Ukraine. L'association Emmaüs d'Égletons a aussi été un grand contributeur, "sans oublier tous les particuliers que l'on remercie vivement", rappelle Charles Biberson, membre fondateur de l'association "Corrèze solidaire" et qui est à l'origine de l'appel aux dons.
Lancé au mois d'octobre dernier, l'appel a ému les corréziens qui n'ont pas lésiné sur les moyens pour aider afin de rassembler la somme nécessaire fin juin.
Convention, réglementation
L'accès au stock de médicaments est très réglementé. L'association "Corrèze solidaire" est liée par une convention avec l'hôpital de Brive-la-Gaillarde, en charge de l'achat des médicaments. La somme rassemblée a été confiée à la direction de l'hôpital pour l'achat des médicaments.
En Ukraine, dans le service de chirurgie réparatrice pour les grands brûlés et membres arrachés, ces matériels médicaux et ces médicaments sont très attendus, car sur place on manque de tout. Le but pour les chirurgiens, raconte Charles Biberson, c'est de sauver des membres déchiquetés par les éclats d'obus. "Les médecins ont même réalisé une première en Ukraine, le 9 avril dernier. Ils ont réussi à prélever l'os du tibia d'une gueule cassée pour lui reconstituer la mâchoire inférieure, avec grand succès", se satisfait le responsable associatif. D'où la nécessité de continuer d'aider à récolter des fonds. Les médicaments et tout le matériel acheté ont été livrés le 26 juin à Dnipro.
"Le camion est parti de Brive à bord d'un semi-remorque ukrainien avec 30 000 euros de matériel, grâce à un chauffeur de confiance. Le trajet a duré sept jours, à cause de mouvements de grève, à la frontière polonaise", explique Charles Biberson. "Il était temps que le camion arrive, car sur place les médecins attendaient avec impatience des produits comme des cathéters à trois vannes, par exemple, qu'il est impossible de trouver par les temps qui courent", développe-t-il.
"En plus de l'achat du matériel, l'hôpital de Brive a donné des antibiotiques et des agrafeuses cutanées. Pour l'aspect logistique, un transporteur briviste nous a bien aidés bénévolement pour la partie douanière", confie le responsable de "Corrèze solidaire", plein de reconnaissance.
Une liste d'autres demandes de médicaments est tombée dans la nuit de lundi au mardi, reste à trouver d'autres fonds pour les acheter et les acheminer.
Silence des Départements, et autres institutions
Dans leur combat, les membres de l'association déplorent le silence des départements du Lot où ils résident, et celui de la Corrèze où ils agissent. "On a pourtant sollicité les deux présidents mais sans réaction de leur part", se désole Charles Biberson, qui ne veut pas se laisser abattre.
Accueil, actions en France
En plus de l'envoi de matériels médicaux en Ukraine, l'association "Corrèze solidaire" va accueillir du 29 juillet au 6 août 15 jeunes danseurs ukrainiens en France. Des jeunes du club de danse de Nemichaïeve, une ville qui touche à la ville de Boutcha. Leur école de danse a été bombardée par les Russes. L'association corrézienne va les accueillir pour sensibiliser les Français à leur détresse. Il s'agit de 12 filles et 3 garçons. Les pères sont tous mobilisés au front, c'est une manière de leur changer les idées. Ils proposeront au public français de la danse folklorique ukrainienne, ainsi que de la danse grecque de Marioupol. Les jeunes se produiront à Beynat, Lanteuil et à Martel dans le Lot au cœur de l'été.
Tous les bénéfices de leurs spectacles en France sont destinés au rééquipement de leur nouvelle salle.