A partir du 22 avril 2022, l'importation de viandes issues d’animaux ayant reçu des antibiotiques de croissance sera interdite en France. Une bonne nouvelle pour les éleveurs limousins.
Cet arrêté ministériel, pris le 21 février 2022, pour une durée d'un an, par le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Julien Denormandie, ne passe pas inaperçu dans la région. Dans le Limousin, terre d'élevage, les éleveurs accueillent de façon positive l'interdiction car l'importation de viandes étrangères crée une concurrence déloyale.
Tout ce qui sécurise la qualité de la viande et qui nous permet de vivre de notre élevage va dans le bon sens, à mon avis c'est une bonne mesure
Bernard DufraisseÉleveur bovin à St Priest-les-Fougères
Des antibiotiques interdits depuis 2006...
C’est une ligne de plus franchie dans ce dossier car l'usage des antibiotiques de croissance dans l’élevage était déjà interdit depuis 2006 au sein de l'Union européenne. Aujourd'hui, il est question d’élargir l’interdiction aux viandes importées de l'étranger vers la France.
Des viandes exportées d'Amérique latine en Limousin
Le président du Marché au cadrans d'Ussel en Corrèze, Gilbert Mazaud confirme : "Oui, en France, il rentrait des volumes [de viandes importées de l'étranger possiblement élevées aux antibiotiques de croissance, ndlr] et c’est bien de la part du Ministère de mettre ça au propre"
Antibiorésistance
Quels sont les risques pour l'homme? Ingurgiter de la viande aux antibiotiques de croissance peut provoquer des antibiorésistances, et donc affecter la santé humaine.
La profession et les syndicats agricoles saluent cette mesure dont l'ancien président de la Fédération nationale bovine qui veillera au grain de l'application de l'arrêté :
A partir du 22 avril, des contrôles extrêmement rigoureux vont être appliqués chez les industriels et distributeurs. En conséquence, ils auront à charge d'effectuer eux-mêmes des contrôles sur leurs approvisionnements de viandes en provenance de pays tiers
Pierre ChevalierAncien président de la Fédération Nationale Bovine
Une demande en viande supérieure à l'offre
Une autre conséquence de cette interdiction : moins de viande pour approvisionner abattoirs et marchés, déjà en manque d’animaux pour satisfaire la demande.
Ça va probablement réduire les volumes, de combien je ne sais pas dire, mais c'est vrai que nous sommes dans une situation où les industriels abatteurs ont besoin d’animaux donc si en plus il manque des volumes je pense que ça tendra encore le marché
Gilbert MazaudPrésident du Marché au cadran d'Ussel-Chénerailles
A Ussel, pas de soucis d’approvisionnement, mais les animaux se vendent déjà entre 150€ et 180€ de plus que l’an dernier. Cette mesure imminente risque de faire augmenter les prix de ces animaux destinés à l’engraissement.