Tradition du lundi de Pâques, le marché aux volailles de Louhans, en Saône-et-Loire, est assombri par les contraintes sanitaires liées à la grippe aviaire, qui pèsent sur le moral des éleveurs.
Il y avait foule, ce lundi, au marché de Louhans. L'une des traditions de ce marché : les volailles, vendues vivantes sur les étals. Habituellement, ils sont 12 éleveurs à se partager les stands. Mais en ce moment, à cause des mesures de prévention de la grippe aviaire, seule une poignée d'entre eux a le droit de venir vendre ses animaux.
"C'est deux tiers de travail en moins"
Annie Morel est éleveuse à Marboz, dans l'Ain. "Aujourd'hui, on a une grosse affluence, mais c'est très difficile puisqu'on a pas mal de corvées à respecter." Il y a d'abord les listings : des registres obligatoires sur lesquels chaque acheteur doit inscrire son nom et son téléphone. Un peu sur le même principe que les registres que nous devions remplir pour aller au restaurant pendant l'épidémie de covid : "La mairie de Louhans ramasse les feuilles et si on détecte la grippe aviaire dans notre élevage, elle téléphonera à tous les acheteurs pour les prévenir."
Surtout, les éleveurs font face à un gros manque à gagner. "On est limité à quatre vendeurs par semaine", explique Annie Morel. Un roulement est donc organisé entre les 12 vendeurs. Mais mathématiquement, "on ne fait plus qu'un marché toutes les trois semaines. C'est donc deux tiers de travail en moins".
Les volailles "confinées" depuis plusieurs mois
Depuis l'automne 2021, les cas de grippe aviaire se multiplient en France. Si la Bourgogne-Franche-Comté est épargnée, contrairement au Sud-Ouest, le gouvernement a imposé des règles nationales pour limiter la transmission : les volailles d'élevage et de particuliers doivent être "confinées", c'est-à-dire enfermées en intérieur, pour éviter tout contact avec des oiseaux sauvages porteurs du virus.