Grippe aviaire : "Une poule, c'est fait pour vivre dehors", en Franche-Comté, les éleveurs en plein air s'impatientent

Depuis l’automne 2021, en raison du risque de grippe aviaire, le gouvernement a demandé aux éleveurs de confiner leurs volailles jusqu’à nouvel ordre. Une mesure difficile à accepter en ce printemps, pour les éleveurs en plein air et l'agriculture biologique de Franche-Comté.

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Au 11 avril 2022, la France compte 1 244 foyers de grippe aviaire en élevage, 45 cas en faune sauvage et 24 cas en basse-cours.

Les éleveurs comme les particuliers sont concernés par l’obligation de confiner leurs volailles comme l'explique le ministère de l'agriculture.

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"La grippe aviaire est une maladie virale qui sévit chez les oiseaux, et dont le taux de mortalité est très élevé chez les oiseaux d’élevage (poulet, oies, etc.). Si la plupart des virus aviaires n’infectent pas l’homme, certains sous-types parviennent parfois à franchir la barrière des espèces : c’est le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme." selon l'Institut Pasteur.

Après cinq mois de confinement, garder les poules enfermées n’est plus envisageable pour les éleveurs du Doubs

En Franche-Comté, les productions sous label « plein air » ou « agriculture bio » tirent la sonnette d’alarme. Le 11 avril 2022, la confédération paysanne s’est réunie à Uzelle (Doubs). Sur la table ce jour-là : le refus du gouvernement d’accorder une dérogation aux éleveurs sous label afin qu’ils puissent laisser leur poules à l’extérieur.

Plus on augmente les productions et les exploitations en industriel, plus il y a des risques de grippe aviaire

Jeremy Coley, éleveur bio et porte-parole de la confédération paysanne du Doubs

Pour Jeremy Coley, éleveur bio, il faut diminuer le nombre d’élevages industriels. Il explique que les gros élevages sont plus exposés à la grippe aviaire du fait de la proximité des animaux entre eux au sein d’un même bâtiment. Une autre piste est envisagée pour l’éleveur pour diminuer le risque d’infection à la grippe aviaire : privilégier des races de poules plus résistantes.

La maladie serait amenée dans les élevages par les flux, explique Mehdi Meslob, éleveur en plein air. Les flux sont des personnes ou des marchandises venues de l’extérieur qui interviennent sur l’exploitation. Dans le cadre d’un élevage autonome, les flux sont restreints et maîtrisés argumente-t-il. Sur les exploitations industrielles les intervenants sont nombreux : vétérinaires, transports à l’abattoir, marchands d’aliments etc…

Les animaux sont d’abords des êtres vivants avant d’être des outils de production.

Nuria Loyant, éleveuse bio

Pour Nuria Loyant, éleveuse bio, l’essence même de son métier c’est de laisser ses poules vivres dehors, en totale liberté. L’éleveuse estime que si l’on laisse vivre les poules en plein air, elles vont développer leur immunité. C’est comme chez tout être vivant, dès qu’il y a une problématique, une défense immunitaire se créée.

Le  confinement imposé aux poules par le gouvernement est « une industrialisation du monde paysan », déplore la jeune femme. Elle ajoute, « on a voulu optimiser l’élevage en oubliant que c’est du vivant ».

Après des mois de confinement pour les volailles, la confédération paysanne déplore « le manque de résultats probants ». Le virus circule toujours de la même manière parmi les volatiles. Le syndicat agricole a de nouveau sollicité le gouvernement pour obtenir l’autorisation de laisser les volailles en liberté concernant les éleveurs sous label.

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