La moto-thérapie, c'est le moyen original qu'a trouvé Emeline Bardou, psychologue et éducatrice moto de Brive pour s'occuper de certains de ses patients. En alliant ses deux passions, elle permet notamment à des femmes d'acquérir assurance et confiance en soi.
La moto-thérapie. Une pratique totalement insolite qu'a développé Émeline Bardou. L'idée : utiliser la motocross comme outil de médiation pour dépasser ses peurs.
"C'est un prétexte, c'est un support anodin qui permet de libérer la parole et de retrouver la confiance" explique la psychologue.
Ces séances de psy individuelles ou collectives sont pour le moins rock'n'roll. Après quelques échauffements, les patients du jour enfourchent leurs engins. Difficile de croire que la pratique est toute récente pour la plupart d'entre eux. Au programme, balade sur des pistes forestières. Un petit circuit est aménagé avec des plots pour quelques exercices. Les participants doivent notamment se faire passer un objet sans tomber.
Émeline a lancé cette activité en 2021 après avoir dressé le constat qu'"une consultation d'un psychologue en cabinet par le biais de la parole n'était pas accessible ni indiqué à tout le monde". Passionnée de moto, elle a décidé de fusionner sa pratique de psychologue à cette passion. L'idée est de lier soin et plaisir, mais aussi de casser certains stéréotypes. Beaucoup de femmes participent à ces séances. L'incursion dans ce milieu trop souvent très masculin leur permettant d'avoir plus confiance en elles.
Pour pratiquer la moto thérapie, nul besoin de savoir faire de la moto, bien au contraire. Cette thérapie s'adresse à tout type de profil. Victime de violences conjugales, enfant hyperactif ou encore adolescent en difficultés scolaires. Pauline, elle, souffrait de troubles anxieux.
"Ça me permet d'être dans quelque chose de physique, pas seulement dans le mental. Émeline a une approche de psychologue. Elle est hyper encourageante, elle arrive à cerner les personnes, pourquoi elles viennent et elle réagit en fonction" explique la jeune femme.
Après 1h15 d'exercices, la psy passe au debriefing. Là, les patients se livrent et la parole se libère.
"Je sais que quand je suis arrivée, jamais, je n'avais pensé un jour monter sur une moto cross. Maintenant d'y prendre plaisir, c'est encore mieux. Ça m'a quand même pris quelques mois" confie une patiente.
L'Université de Toulouse Jean Jaurès mène actuellement une recherche sur cette innovation thérapeutique.
Récit avec Eva Pressiat.