Au début des années 50, Francis Pécout intègre le Haras National de Pompadour comme groom. Il y effectuera toute sa carrière, pendant l'âge d'or de cette institution corrèzienne.
Au début de années 50, Francis Pécout intègre le Haras National de Pompadour. Il a 14 ans, et y travaillera pendant toute sa carrière, pendant l'âge d'or de l'institution, jusqu'à sa retraite en 1993. "Au départ, mon père vouloit faire de moi un coiffeur. Mais j'avais l'esprit un peu bougeotte" se souvient Francis.
Je me rappelle de la première fois que je suis monté sur un cheval
Il commence donc à travailler tout en bas de l'échelle, en tant que groom. "C'était comme une école d'apprentis. Ils nous apprenaient à monter à cheval, à nettoyer un box, faire les toilettes, tout ce qui touche au cheval" se remémore l'octogénaire dont les souvenirs sont clairs. "Je me rappelle de la première fois que je suis monté sur un cheval et je me rappelle même de son nom. C'était une petite jument arabe qui s'appelait Antiope, gentille comme tout".
Viennent ensuite les déplacements, pendant quatre mois chaque année, pour conduire les étalons dans les campagnes et les faire se reproduire. À chaque fois, c'est toute une expédition qui s'organise : "dans les années 60, tous les étalons partaient encore par wagon. On mettait un étalon d'un côté, un étalon de l'autre, avec un lit de paille au milieu. Et toute la nuit, on était trimballés d'un côté, puis de l'autre. Ah, c'était folklorique !"
Quand les poulains issus du Haras s'illustrent dans les hippodromes, Francis Pécout est fier de son travail. "Je me souviens d'une poulinière qui m'a fait trois champions de France. On a l'esprit compétitif !" Féru de course mais jamais parieur l'homme s'est impliqué dans l'organisation de différents événements hippiques.
Quand l'heure de la retraite sonne en 1993, Francis Pécout est adjudant-chef à la Jumenterie Nationale Il laisse derrière lui l'âge d'or du Haras National de Pompadour dont la dimension et le rôle n'ont cessé de décliner. "Quand je vois toutes les écuries vides, c'est dur. À l'époque, chaque matin, [...] on sortait en ville avec des colonnes de dix, douze, quinze étalons ! "
Regardez le portrait de Francis Pécout par Camille Chignac et Jean-Marie Arnal :