Le procès d’un jeune baby-sitter devant les assises de la Corrèze

Ouverture ce lundi 27 mai, devant les Assises de la Corrèze du procès d’un jeune homme de 22 ans, accusé d’avoir secoué un bébé, aujourd’hui lourdement handicapé. Mais a-t-il commis ce geste par maltraitance ou pour secourir l’enfant ?

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C’est une petite fille qui aura 5 ans le 1er  juin prochain. Mais à l’âge où elle devrait être scolarisée en moyenne section de maternelle, elle ne sait dire que 2 mots : ok et non. Elle est aveugle. Elle souffre de tétraparésie spastique, une infirmité motrice cérébrale qui occasionne une paralysie légère des 4 membres avec diminution de la force musculaire. Elle ne peut se tenir debout ni rester longtemps assise, selon un examen médical pratiqué le 13 mai. Elle a des prothèses aux jambes. Elle parvient à peine à saisir quelques objets !

« Un tableau sévère « séquellaire » de bébé secoué » selon Maître Christine Marche, l’avocate du conseil départemental de la Corrèze, l’administrateur ad hoc de la fillette. 


Car elle n’est pas née avec tous ces handicaps. Sa vie a basculé le 19 novembre 2014. Elle se trouve alors au domicile familial, à Brive, sous la surveillance d’Anthony Flament, jeune homme de 18 ans, qui est le petit ami de sa maman, âgée elle de 16 ans. Cette dernière est partie faire des courses avec sa propre mère. Dans la maison, outre le bébé de 5 mois, se trouvent six autres enfants, âgés de 11 mois à 12 ans, ceux de la grand-mère du nourrisson. Anthony lui donne son biberon, quand soudain, le bébé convulse.

À partir de là, deux versions s’opposent.

Celle d’Anthony d’abord, qui explique avoir tout fait pour réanimer l’enfant. Titulaire d’un brevet de secouriste, il aurait pratiqué un massage cardiaque avec deux doigts, ainsi que du bouche-à-bouche, à la petite fille, pendant que l’un des autres enfants appelait les secours. 

« C’est un gentil garçon qui s’est trouvé confronté à une situation dramatique » confie une source proche du dossier.

Seulement à l’arrivée des pompiers, le bébé présente « des ecchymoses dans le cuir chevelu, des traces de strangulation et un hématome sous-dural frontal... tout ça ne semble pas en cohérence avec les déclarations d’Anthony » note maître Marche.

Alors que s’est-il réellement passé ? Le jeune baby-sitter a-t-il paniqué et secoué le bébé pour tenter de le réanimer ? Est-ce au contraire excédé par ses pleurs qu’il l’aurait secoué ?

Une maltraitante dont sont victimes « plusieurs centaines de nourrissons chaque année en France. Les deux tiers ont moins de 6 mois. 13 à 40% de ces bébés décèdent, les survivants ont des séquelles généralement à vie. » peut-on lire sur le site Ameli.fr.

Durant les trois jours de procès, l’audition d’Anthony, et celles des nombreux experts convoqués à la barre, permettront-elles aux jurés de la cour d’Assises de la Corrèze de se forger une intime conviction ? Le jeune homme, placé sous contrôle judiciaire mais qui comparait donc libre, sera-t-il acquitté, c’est possible, ou condamné ? Mis en accusation pour violences avec mutilation, il encourt jusqu’à 15 ans de réclusion. 
 

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