Dimanche 17 novembre, une marche blanche était organisée pour Louane, 19 ans, tuée par son compagnon le 4 novembre dernier. Au total, plus de 200 personnes sont venues lui rendre hommage à Prouville dans la Somme.
"Je n'ai pas de mots, on n'a pas de mots, on ne sait pas, on ne comprend pas pourquoi, on n'a pas de réponses", lâche, les larmes aux yeux, Dimitri Outrebon le frère de Louane. Pour la famille et les proches de la jeune fille, c'est un mélange d'incompréhension et de tristesse qui domine.
Le 4 novembre dernier, Louane, 19 ans décède d'un tir de fusil à la tête. Son petit ami, âgé du même âge reconnaît avoir tiré, mais plaide l'accident. Les faits se sont déroulés à leur domicile à Doullens.
Une mort dont les circonstances provoquent le choc et la colère pour les proches. "J'ai été énormément choquée, je ne réalise pas encore", confie Victoria, une amie d'enfance. "Elle ne méritait pas ça, j'espère qu'elle sera vengée", estime de son côté, Louisa, une autre amie de Louane.
"Elle était là pour les gens, pour les aider"
Au total, 200 personnes sont venues rendre hommage à la jeune fille : la famille, les amis, les voisins ou de simples connaissances ont fait le déplacement. "Ça fait chaud au cœur, qu'on se sente soutenus, qu'il y ait autant de monde derrière nous. Je voudrais remercier toutes les personnes qui sont venues, qui nous ont envoyé des lettres, même des gens qui habitent très loin et qui ont fait le déplacement", insiste le frère de Louane.
La marche s'est terminée par un lancer de ballons blanc et rose. Chacun a ensuite pu déposer une rose au pied de la photo de Louane. "Je voulais l'accompagner par ma présence, ma pensée, elle sera à jamais dans mon cœur", témoigne Karine, une ancienne collègue de Louane. La jeune femme venait de terminer un contrat civique à l'école de Bernaville. Elle souhaitait travailler avec les enfants.
Ses amies décrivent une jeune femme "très souriante, très agréable" mais aussi "pleine de joie et bonne humeur". "Elle était là pour les gens, pour les aider, je la remercie d'avoir été là pour nous donc là maintenant, c'est à nous d'être là pour elle", affirme Victoria.
L'enquête est toujours en cours
"Aujourd'hui, tout ce que je voudrais, c'est que la justice fasse ce qu'elle à faire et que ma sœur repose en paix", confie le frère de Louane. "Justice et paix" écrit en majuscules sur la banderole pour Louane, c'est aussi ce que souhaitent les amies de Louane qui attendent des réponses.
Le petit ami de Louane a été placé, depuis les faits, en détention provisoire. Pour l'heure, l'enquête est toujours en cours. Elle permettra de déterminer s'il s'agit d'un féminicide ou d'un accident.
Un drame qui résonne avec d'autres
La famille a été aidée dans l'organisation de la marche blanche par Isabelle Boulant qui a vécu un drame similaire, il y a quatre ans. Sa fille, Manon Fraser, 19 ans, a été tuée de plusieurs coups de couteaux par son petit ami. Depuis, elle a créé l'association "Un regard bleu qui s'envole" pour aider les familles victimes de féminicide ou d'infanticide.
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"Moi, je n'ai pas eu de soutien à la mort de ma fille, j'étais toute seule, donc je pense qu'ils ont besoin de voir qu'il y a d'autres personnes qui ont vécu le même drame et qui peuvent les soutenir", assure Isabelle Boulant, présidente de l'association.