A l'occasion du 75e anniversaire des massacres de Tulle et d'Oradour-sur-Glane, France 3 Nouvelle-Aquitaine vous propose une série d'articles consacrés à la division SS Das Reich qui va commettre plusieurs exactions sur son parcours du sud de la France à la Normandie. #4 : les 99 pendus de Tulle.
Le soir du 8 juin, un détachement de la Division Das Reich parvient à Tulle. Depuis presque 48 heures, la ville est entre les mains de la résistance. L’arrivée des SS va permettre aux occupants de reprendre la cité. Les représailles seront terribles.
Le courage et la témérité des résistants
Le 7 juin, les FTP (Francs tireurs partisans) attaquent, à Tulle, les casernes et les écoles où sont stationnés les soldats de la Wehrmacht. Les miliciens sont également visés. Pendant des heures c’est une guérilla urbaine qui oppose les deux camps.Le 8, en début d’après-midi, la quasi-totalité de la ville est entre les mains des résistants et à 16h, une quarantaine d’Allemands en uniforme et en civil se rendent les mains sur la tête. Quelques rues restaient entre les mains de l’ennemi.
Les fumées des incendies déclarés un peu partout dans la ville sont repérées à cinq kilomètres par le détachement de la Division SS qui encercle la ville. Il leur faut une vingtaine de minutes pour reprendre Tulle. L ‘ennemi s’impose sans difficulté avec trois soldats tués et neuf blessés seulement. En revanche, les combats menés par les maquisards pendant ces deux jours ont fait 139 morts et une quarantaine de blessés côté allemand.
Les 99 pendus
A l’aube du 9 juin, les hommes de la Das Reich reçoivent l’ordre de perquisitionner les maisons, de recueillir les armes qui seraient cachées et de rassembler tous les hommes dans la cour de la manufacture pour vérification d’identité. A 10h, 3 000 hommes y sont parqués. Une déclaration des forces allemandes est placardée en ville : il y est question de l’assassinat de 40 soldats allemands pendant les deux jours de combat. Les corps mutilés auraient été retrouvés le matin même. Jusqu’à ce jour, cette information n’a jamais pu être vérifiée.Il est stipulé dans cette déclaration que pour venger ces 40 tués, 120 maquisards et leurs complices seront pendus. En début d’après-midi beaucoup de Tullistes sont relâchés mais 400 sont encore retenus.
Et parmi eux, seuls deux maquisards ont été pris dans la rafle et les preuves de complicité contre les autres prisonniers n’existent pas… alors il faut trouver des motifs. Arbitrairement, les SS mettent de côté les jeunes, les mal rasés, tous ceux dont l’aspect semble négligé. Les premiers sont emmenés à l’extrémité sud de la ville. Entre 16h et 19h, 99 hommes sont pendus. 300 autres attendaient le même sort. Il en fut autrement : les SS décident de suspendre leurs représailles. Pourquoi ? Plusieurs hypothèses ont été avancées : l’abbé Lespinasse, qui avait accompagné chaque supplicié, aurait fait appel à leur clémence ; le secrétaire général de la Préfecture, qui parlait couramment allemand, serait parvenu à convaincre l’occupant de renoncer à sa vengeance.
Dans les jours suivants, 149 hommes de Tulle sont envoyés au camp de concentration de Dachau. 48 seulement en reviendront. En 48 heures, 213 civils seront tués à Tulle. Le 9 juin, la division Das Reich quitte Tulle et poursuit son périple pour rejoindre le front normand.
Oradour-sur-Glane
A découvrir sur 3NoA, à partir du 8 juin 2019, à l'occasion du 75e anniversaire du massacre, "Robert Hébras, le dernier d'Oradour" un magazine de 30 minutes consacré à cet homme qui, aujourd'hui, est le seul survivant du massacre encore en vie. Agé de 93 ans, il a refait pour nous le chemin de sa maison à la grange Laudy. Il nous confie ses souvenirs, son émotion et partage une dernière fois avec nous, son devoir de mémoire. Conception : Franck Petit et André Abalo.Diffusions :
- samedi 08/06 à 18h25 et 3h25
- dimanche 09/06 à 10h10
- lundi 10/06 à 17h05
- mercredi 12/06 à 9h25
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