En Corrèze, une académie des métiers de l'autonomie forme les futures aides à domicile

L'AMAC, une académie unique en Limousin, propose depuis le début de l'année 2020 de former les futures aides à domicile en Corrèze. Une formation mise en place par le département face aux difficultés de recrutement et au vieillissement des agents et de la population.

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Le Conseil départemental de la Corrèze a tient une assemblée plénière, ce vendredi 27 novembre, afin notamment de voter de débloquer 1,7 million d'euros à destination des aides à domicile. Une prime pour récompenser ces professionnels qui, malgré la crise sanitaire et le confinement, ont continué d'aider les personnes les plus vulnérables au quotidien.

Depuis le début de l'année, une académie des métiers de l'autonomie en Corrèze (AMAC) propose de former les futures aides à domicile. Une structure de formation unique en Limousin, créée par le département, et par le réseau d'employeurs des 22 services d’accompagnement et d’aide à domicile (SAAD). Le but de ce dispositif : faire le lien entre ceux qui sont déjà dans ce métier, et ceux qui cherchent à y entrer.

Trouver des "pépites" et les garder

 En Corrèze, il y a plusieurs défis à relever au niveau de l'aide à la personne, selon Sylvie Papon, directrice de l'autonomie au Conseil départemental. Former des aides à domicile et les garder.
 

On a besoin environ d'une centaine d'aides à domicile en Corrèze pour permettre aux personnes fragiles, qu'ils soient handicapés ou âgés, de rester à domicile le plus longtemps possible, ce qui est leur volonté.

Sylvie Papon, directrice de l'autonomie au Conseil départemental de Corrèze

 

Actuellement, le secteur emploie 1 300 personnes dont les missions sont d’assurer le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées. Mais d'ici 2022, une centaine d’aides à domicile devraient partir à la retraite. Le renouvellement des agents est donc nécessaire pour assurer la pérennité d’un secteur dont près de la moitié des effectifs est âgée de plus de 50 ans.
 

On a fait le constat que beaucoup entraient dans ce métier, qu'il y avait un "turn-over" important, et que les employeurs avaient des difficultés à garder leur aide à domicile. Parce que ces personnes-là ne sont pas forcément formées, et sont confrontées à une réalité qu'elles ne connaissaient pas. Accompagner des personnes fragiles à domicile, avec parfois des handicaps très lourds, ça les met en difficulté, et elles préfèrent abandonner.

Sylvie Papon


Ce métier, souvent exercé à temps partiel, n'est également pas toujours rentable pour celles et ceux qui se lancent. L'AMAC a donc passé un contrat avec les services d'aides à domicile : "Le département met les moyens et répond aux difficultés de recrutement, mais en contrepartie, les employeurs s'engagent sur un CDI à chaque pépite qui est recrutée, formée, et accompagnée dans le cadre de ce dispositif", explique Sylvie Papon. 
 

Un tutorat pour faire ses premiers pas

Les candidats suivent une formation pratique de deux jours, puis un apprentissage de trois jours sous la responsabilité d’une aide à domicile, formée à l’exercice de ce tutorat. 

Sarah Masson fait ses premiers pas, accompagnée de sa tutrice, chez Maria, à Lagarde-Enval, ce mercredi 25 novembre. Elle cueille les légumes dans le jardin et les épluche pour faire une soupe : "J'ai de la chance d'avoir ma tutrice, quand je la vois, ça me donne envie d'aimer autant ce métier qu'elle peut l'aimer", s'enthousiasme la jeune femme.

"On est formé par ses pairs, détaille Sylvie Papon. Ce sont eux qui sont dans le métier, qui ont de l'expérience, qui aiment ce métier depuis des années, qui expliquent, confortent et sécurisent l'apprenti.e dans ses premiers pas dans le métier."

Lisa est également accompagnée de sa tutrice, ce mercredi. Elle la guide dans sa relation avec les personnes assistées. "Surtout n'oublie jamais de parler à la personne avec qui tu travailles, parce que les tâches ménagères, c'est bien, mais il faut aussi discuter", lui rappelle sa tutrice, qui fait ce métier depuis ses 20 ans.

À l'issue de sa formation, une certification est délivrée par l'AMAC, qui atteste du savoir-faire et du savoir-être du candidat, et lui donne accès à un emploi.
 
Fabien a été recruté en juillet dernier au SMIC et en CDI. Cet ancien cuisinier dans un collège ne regrette pas son choix. "J'ai toujours été dans l'hôtellerie depuis l'âge de 14 ans, j'ai toujours été au service des gens, donc aimant les gens, et aimant le contact, je me suis dit pourquoi pas faire une reconversion", se souvient-il. "Moi j'ai besoin d'aide, je peux rien faire, ni me baisser, ni monter sur un escabeau... Je me fatigue vite, raconte Marguerite, à qui rend visite Fabien chaque semaine. Si je n'avais pas d'aide, je serais peut-être obligée de partir de chez moi. On parle de tout, des infos, de nos familles..."

Lisa, Fabien, Sarah, n'ont qu'un désir, rendre service, malgré les difficultés rencontrées, parce que pour eux, "C'est un métier de coeur".
 
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