Insolite : un "illuminé" tire avec un arc artisanal sur une œuvre dans la cathédrale de Tulle

Un sexagénaire corrézien est poursuivi pour avoir dégradé une œuvre de l'artiste franco-polonais Roman Opalka dans la cathédrale de Tulle lundi 29 mai 2023.

Société
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Les faits se sont déroulés lundi 29 mai 2023 en la cathédrale de Tulle. L'édifice, ouvert au public, est vide lorsqu'un homme y pénètre muni d'un arc artisanal et d'une flèche "maison" avec lesquels il tire sur la tapisserie qui occupe tout le fond de la nef, causant une dégradation minime, peu visible à l'œil nu. Il s'agit d'une œuvre de l'artiste franco-polonais Roman Opalka dont la superficie est d'environ 40 m².

Une dégradation minime

Intitulée "Chronome 63, que la lumière soit", cette tapisserie cousue de fils d’or et de cuivre date de 1996, il s'agit d'une commande de l’État. 

À la flèche était accroché un petit message à l'écriture soigneusement calligraphiée : elle a été reconnue par le vicaire qui avait déjà reçu des lettres de cette personne qu'il considère comme "un illuminé", "une personne instable et déséquilibrée". Mystique, le sexagénaire se serait déjà essayé à plusieurs religions. 

Le prévenu se prend lui-même pour une divinité

La procureure adjointe de Tulle

L'homme a été interpellé et a reconnu les faits. Âgé de 62 ans, il est natif de la Corrèze, mais domicilié en Dordogne.

Lors de sa comparution immédiate jeudi 1er juin 2023, suivie par notre équipe sur place, il est apparu grand, hiératique, la barbe et les cheveux très longs, une silhouette quasi christique. Vêtu d'une veste treillis et d'un sarouel blanc, il s'exprime d'une voix douce. Selon la procureure adjointe, le prévenu « se prend lui-même pour une divinité ».

Une première expertise psychiatrique a établi qu'il souffrait d'un "trouble majeur de la personnalité". Une seconde est désormais nécessaire pour déterminer si ce trouble va jusqu’à l’altération du discernement. Son affaire a donc été renvoyée à une date ultérieure.

La destruction, la dégradation ou la détérioration d'un bien culturel exposé dans un édifice affecté au culte est punie de sept ans d'emprisonnement et de 100 000 € d'amende

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