Une quinzaine de détenus sur 82 a pu accèder à l'isoloir à Tulle ce matin mardi 21 mai. Une grande première en France, annoncée par la ministre de la justice en mars dernier. Les détenus non déchus de leurs droits peuvent voter de façon anticipée pour les élections européennes.
25 détenus auraient voulu voter ce mardi 21 mai, mais faute d'être inscrits sur les listes électorales, seule une quinzaine a pu placer son bulletin dans l'urne de la maison d'arrêt de Tulle. Lors des précédents scrutins, les détenus français pouvaient voter par procuration ou obtenir une permission de sortie. Dans ces conditions, difficile d'accomplir son devoir électoral, en 2017, seules 853 procurations et 200 permissions de sorties avaient été comptabilisées en France.On est de base dans un lieu privé de droits. Quand on est incarcéré, la nécessité d'avoir ce droit de vote est encore plus importante. Damien, 27 ans, détenu à la maison d'arrêt de Tulle
Un bureau de vote en prison
Cette nouvelle loi validée en mars dernier par le Conseil Constitutionnel autorise dorénavant le préfet à créer un bureau de vote en prison. Une victoire pour l'association "Robins des Lois" qui depuis plusieurs années s'est appuyée sur l'article R-40 du code électoral afin que les détenus votent librement au sein des établissements pénitentiaires.
En France, près de 50 000 électeurs potentiels
Sur les 72 828 personnes incarcérées en France, l'administration pénitentiaire estime que près de 50 000 d'entre elles jouissent encore de leurs droits civiques. Ils pourraient être plus de 10% soit plus de 5 000 prisonniers à voter au sein des établissements.