Des tensions fortes, la semaine dernière, ont conduit à l'affectation d'un groupe d’inspecteurs dans l’établissement jusqu’à la nomination d’une équipe de direction. Elle devrait intervenir au plus tard ce jeudi 1er juin, selon un communiqué de l’Académie.
La situation semble s’apaiser, mais le climat a été particulièrement tendu ces derniers jours dans le lycée corrézien. Tout a commencé mercredi dernier, 24 mai. Une pièce de théâtre est organisée pour les internes par des élèves du lycée. Au même moment, un exercice incendie est déclenché par le proviseur, qui ne semblait pas être informé de la tenue du spectacle.
Altercation et rumeurs
De tous côtés, la situation provoque de la confusion et de la frustration. Des élèves assistent alors à un échange vif entre le proviseur et le Conseiller principal d’éducation (CPE). C’est cette altercation qui marque le début des tensions. "On a été choqués, on se demandait ce qui se passait", raconte Alexis Gire, élève membre du conseil d'administration et du conseil de vie lycéenne. "On ne comprenait pas pourquoi ils s'engueulaient tous les deux et ça nous a tous marqués."
Des rumeurs de sanctions contre le CPE circulent, et les élèves montrent leur soutien au Conseiller. Vendredi, une centaine d’entre eux rentrent dans le bâtiment administratif du lycée en demandant la démission du proviseur. On entend des invectives, et des détériorations sont constatées.
Propos insultants
Nouvel épisode ce mardi matin, avec un communiqué de l’Inspecteur d’académie, directeur académique des services de l'éducation nationale de la Corrèze (IA-Dasen). Le document revient d’abord sur les faits : "Des cris demandant la démission du chef d’établissement ont été entendus, ainsi que des propos à caractère insultant et violent, des inscriptions dégradantes à son encontre ont été réalisées dans l’enceinte du lycée, des boîtiers d’alarme ont pu être cassés."
Le rectorat affirme aussi sa solidarité : "Le rectorat condamne avec force toute forme de violence telle que celle qui s’est exprimée ce jour et a aussitôt apporté tout son soutien au proviseur et à l’équipe de direction dans ces circonstances. Le chef d’établissement est en arrêt-maladie jusqu’au 7 juin."
Incompréhension
On apprend enfin la mise en place de mesures exceptionnelles : "Un groupe d’inspecteurs est affecté dans l’établissement jusqu’à la nomination d’une équipe de direction qui devrait intervenir au plus tard ce jeudi 1er juin et jusqu’à la reprise du proviseur."
Présent sur place aujourd’hui, l’inspecteur d’académie essaye d’analyser la situation : "Dans cet établissement, on n’a pas l’habitude de tels agissements, d’où le fait que la communauté éducative soit sous le choc. C’est paradoxal, c’est source d’incompréhension. Je suis là pour lever cette incompréhension."
Apaisement ?
Mais selon certains élèves que nous avons rencontrés, la tension est toujours présente : "Des élèves se demandent si on va refaire une mobilisation. Je ne dis pas que les jeunes n’ont rien à se reprocher, mais il faut entendre le pourquoi. On a vu de l’irrespect. Tout était rejeté sur les surveillants. Il les prenait à partie devant tous les élèves."
Un autre élève confirme : "Quand on entend l’inspecteur d’académie, il parle plus des conséquences de ce qui s’est passé et pas de pourquoi ça s’est passé, pourquoi on a fait un rassemblement. Quand on a vu notre proviseur avoir une altercation plutôt forte avec notre CPE, on était choqués, on ne comprenait pas pourquoi."
Selon le communiqué de l’Académie, une communication régulière de la situation sera faite. Mais la priorité reste "le retour à un climat apaisé".