L’auteur présumé du féminicide d’Ussel fin 2019 devant les Assises de la Corrèze

Les jurés de la Cour d’Assises de Tulle ont quatre jours pour faire la lumière sur les circonstances de la mort d’Audrey en décembre 2019 à Ussel. Son conjoint est accusé de l’avoir rouée de coup avant de la laisser sans vie sous les yeux de leur fils.

Ce féminicide avait tristement marqué la fin de l’année 2019. Les faits remontent à la nuit du 30 au 31 décembre, dans un quartier pavillonnaire d’Ussel en Corrèze. Une violente dispute éclate entre Audrey, la victime, alors âgée de 28 ans et son conjoint, un maçon de 34 ans, sur fond d’infidélité.

Les coups pleuvent sous les yeux de leur fils de deux ans et demi. La jeune mère de famille se couche. Elle ne se réveillera pas. Il faudra attendre le lendemain matin pour que l’accusé constate le décès de sa conjointe. Pourtant, il ne prévient pas les secours.

Il part avec son fils acheter des fruits de mer avant de revenir passer le réveillon au domicile conjugal, à quelques mètres seulement du corps de sa compagne. Ce n’est que le lendemain que l’homme décidera de fuir le lieu du drame pour se cacher chez des amis, après avoir déposé son enfant chez ses grands-parents.

Ce n’est que trois jours plus tard que l’alerte est donnée par les parents de l’accusé et de la victime, inquiets de rester sans nouvelle d’Audrey. Le corps sans vie de la jeune femme est découvert le 2 janvier, soit trois jours après le drame, par les services de police.

Rapidement interpellé, l’homme reconnaît avoir porté des coups, mais nie avoir voulu la tuer. 

Un couple rongé par la jalousie

« Je reconnais l’avoir frappée mais je n’ai pas voulu la tuer. Je l’aimais. » maintient-il aujourd’hui face aux jurés de la Cour d’Assises de Tulle. Visage fermé dans le box des accusés, il campe sur sa position. Déjà condamné pour consommation d’héroïne, ce jeune homme d’origine portugaise était bien connu des services de police.

Son audition aujourd’hui permet de brosser le portrait d’un homme possessif. La dispute le soir du drame portait, selon l'accusé, sur un aveu d’adultère par la victime. Mais jusqu’alors aucune trace de violence n’avait été portée à la connaissance des proches du couple. « Ils n’avaient jamais eu connaissance du fait que leur fille ait été violentée par son concubin. Elle ne s’était jamais confiée à eux. Ils avaient simplement noté quelques jours avant qu’elle était peut-être un peu différente. Manifestement elle présentait un peu de mal-être. Le seul point sur lequel elle s’était beaucoup confiée à son entourage c’est le fait qu’elle était victime de la jalousie qui devenait de plus en plus excessive de la part de son conjoint. » affirme l’avocate des parents de la victime.

Pour lui, la violence est quelque chose de tout à fait établie et normale dans un couple. 

Me Virginie Blanchard, Avocate des parties civiles

De son côté, l’avocate des parties civiles souligne tout de même un penchant violent. « Pour lui, la violence est quelque chose de tout à fait établie et normale dans un couple » déclare-t-elle à la sortie de l'interrogatoire de l'accusé.

L’homme placé en détention provisoire depuis son interpellation le 7 janvier 2020 comparait aujourd’hui pour violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner en présence d’un mineur. Une circonstance aggravante. Il encourt 30 ans de prison et la déchéance de l’autorité parentale. Le verdict est attendu jeudi 10 novembre. 

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