Daniel Chasseing est bien connu en Corrèze, pour en être le sénateur. Mais il est aussi bien connu à Chamberet et des environs comme médecin généraliste. Un emploi du temps bien chargé qu'il ne peut toujours pas alléger, faute de successeur.
Le docteur Daniel Chasseing a repris ses consultations. Le sénateur de la Corrèze, inscrit dans le groupe "les indépendants république et territoires" ne passe plus que deux jours à Paris pour son activité de parlementaire. Le reste de la semaine, il se consacre à son cabinet de médecin généraliste à Chamberet en Corrèze.
Dans cette maison de santé où on compte 6 infirmières, 2 kinésithérapeutes, 2 orthophonistes et des médecins spécialistes de l’hôpital de Tulle qui prennent une permanence mensuelle, il est le seul généraliste titulaire.
Sa patientèle est de Chamberet et des environs. Outre la population à domicile, dont 2000 dossiers laissés par ses confrères partis à la retraite, ce sont aussi les patients de l’EHPAD qui compte 90 lits, du foyer occupationnel, de la maison d’accueil spécialisée.
47 ans qu’il a posé sa plaque, 2 ans qu’il rêve de l’enlever
Seulement voilà, les autres médecins sont partis et la salle d’attente est toujours là.
"Il est franchement dévoué à la commune pour maintenir un médecin présent en attendant qu’un autre médecin veuille bien venir sur Chamberet pour prendre la suite", souligne un patient.
Les gens ici aiment leur médecin et avec mes collègues, on a passé de nombreuses années où on pouvait donner satisfaction, ça m’a beaucoup surpris que les jeunes médecins aient du mal à venir dans les endroits où il y a un peu de manque, notamment en rural.
Dr Daniel Chasseing, médecin généraliste
Son désert médical, le sénateur en connaît toutes les routes et avec sa casquette de médecin, il en connaît même tous les chemins vicinaux.
La visite à domicile est dans le cahier des charges éthique de sa conception du médecin de campagne.
"C’est bien de faire l’effort d’aller chez eux, je l’ai fait pendant de très nombreuses années et là, je continue et j’espère trouver un successeur qui pourra aller à domicile aussi car ça rend de grands services à ceux qui ne peuvent venir au cabinet", précise-t-il.
À l’heure où il n’y a plus que des médecins référents, il ne peut supporter que celle-ci se retrouve sans docteur. Il espère un successeur sans tarder désormais, sa remplaçante n’ayant pas eu l’autorisation de proroger sa licence de remplacement à défaut d'avoir passé sa thèse dans les trois ans.
"On n’a peut-être pas été assez près des étudiants, l’internat en médecine générale est mal connu, il serait souhaitable d’aller davantage dans les hôpitaux périphériques, le CHU garde trop les internes, il faudrait aussi mieux accueillir les jeunes médecins, entre la faculté et les communes, le conseil départemental pourrait faire un pont", explique Daniel Chasseing