Lutte contre les déserts médicaux : un nouvel outil en Limousin

C'est un nouvel acronyme encore peu connu, mais qui nous concerne tous : les "CPTS", des associations de professionnels de santé qui travaillent ensemble pour améliorer les prises en charge et les parcours de soins. L'un des objectifs en zone rurale est d'attirer des soignants. L'une des premières CPTS de Nouvelle-Aquitaine se trouve dans le nord de la Haute-Vienne.

Dans le nord de la Haute-Vienne, La Jonchère-Saint-Maurice dispose depuis plusieurs années d'une maison de santé qui ne manque ni de soignants ni de patients.

Médecin d'astreinte

Mais aujourd'hui, le docteur Pierre-Jean Baudot voit plus grand : il s'investit dans une CPTS, une Communauté professionnelle territoriale de santé. C'est une association, ici baptisée l'Occitane. Elle regroupe des professionnels de santé, médecins, kinés ou pharmaciens sur un secteur de plus de 38 000 habitants.

Le but est de s'organiser ensemble autour de projets avec un soutien financier public. Première initiative concrète : la mise en place d'un médecin d'astreinte pour les soins non-programmés ou pour les patients qui n'ont pas de médecin traitant.

Pierre Jean Baudot détaille : "Ce sont des choses qui pouvaient se faire, mais le patient était obligé d'appeler plusieurs cabinets médicaux, ou des fois il s'adressait à son pharmacien de proximité, et le pharmacien n'avait pas forcément de solution."

Mise en avant des sages-femmes

Autre initiative de la CPTS : la mise en avant du métier de sage-femme.

Céline Richard fait partie des trois sages-femmes présentes sur le territoire. Alors que les délais s'allongent pour prendre rendez-vous avec un gynécologue à Limoges, elle peut assurer de nombreuses prises en charge : "On peut proposer du suivi de prévention et de contraception si la femme n'a pas de soucis de santé particuliers. On peut faire les examens mammaires, les prescriptions de pilules, les poses de stérilets, d'implants..."

Nouvelles collaborations

Mickaël Nouger est infirmier libéral à Saint-Priest-Taurion, et lui aussi a décidé de s'engager.

Anticipations des départs à la retraite sur le territoire, aide au retour à domicile des patients après une hospitalisation, mise en place d'un système informatique commun… Le travail de la CPTS ne fait que commencer, mais l'infirmier est optimiste : "On a des métiers qui nous occupent beaucoup, alors si on peut par ce biais-là créer un outil et un meilleur dialogue, la prise en charge du patient sera améliorée."

Débuts encourageants

Le principe des CPTS est critiqué par certains soignants libéraux qui y voient une régulation trop forte des pouvoirs publics. À l'Occitane, ce travail en commun semble plébiscité.

Pour Pierre-Jean Baudot, "Cela m'a permis de mieux connaître le territoire et mes collègues, pas seulement les médecins, mais d'autres professionnels de santé". Céline Richard rajoute : "On est en zone rurale, mais je ne me sens pas isolée". Mickaël Nouger conclut : "Je ne sais pas si on peut dire que ça manquait, mais en tout cas ce n'est pas superflu."

Les CPTS doivent aussi améliorer l'attractivité des zones rurales. A l'Occitane, en prenant soin du présent, on prépare l'avenir.

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