Le Limousin, ce désert médical - parmi d'autres

L'association des maires ruraux de France publie, en partenariat avec France Bleu, des cartes et données saisissantes pour mieux se figurer ce que l'on sait déjà : à l'instar d'une vaste partie de l'hexagone, le Limousin manque cruellement de médecins. Pourtant, à l'échelle de la région, la situation s'améliore, indique l'ARS Nouvelle Aquitaine.

On a beau être au courant, et le vérifier tous les jours dès lors qu'il s'agit de trouver un professionnel de santé, se soigner en Limousin n'a rien de simple. Tellement plus fastidieux qu'à Paris ou sur la Côte d'Azur. 

Par ses cartes, compilées par nos confrères de France Bleu, l'étude que publie l'association des maires ruraux de France aide à mieux encore prendre la mesure du problème : à l'échelle de la France, seules 18% des zones rurales sont suffisamment dotées en médecins généralistes - soit un praticien pour 1.000 habitants. Et sans surprise, le Limousin est mal servi.

La Creuse, particulièrement sous-dotée

Si l'on cherche un spécialiste, à l'échelle du Limousin, de fortes disparités existent entre nos trois départements :

  • la Corrèze n'est pas si mal dotée en cardiologie
  • la Haute-Vienne, en ophtalmologie ou en psychiatrie
  • mais il manque à la Creuse 7 cardiologues, 7 ophtalmologues, 5 gynécologues, 4 pédiatres pour atteindre la moyenne nationale. 

Autre statistique qui fait froid dans le dos : en 2019, la Creuse affichait une espérance de vie pour les hommes de 5 ans plus faible que dans le Tarn - premier au classement.   

La fermeture de petits hôpitaux n'a rien arrangé. À l'échelle de la France, 10% de la population, soit plus de 6 millions d'habitants, vivent à plus de 30 minutes d'un service d'urgence.

L'activité des pompiers a augmenté de 15% ces dernières années en zone rurale, avec un taux d'intervention des Smur de 25% supérieur à celui observé en ville. 

Les chiffres encourageants de l'ARS

Lors de sa conférence de rentrée, ce vendredi à Bordeaux, l'Agence Régionale de Santé a toutefois présenté plusieurs données encourageantes, à l'échelle de la Nouvelle Aquitaine : la région compte désormais 400 médecins et 1600 infirmières supplémentaires, 3% de personnels en plus dans les établissements de santé.

La situation s'est améliorée, mais on ne peut pas dire qu’elle est bonne.

Benoît Elleboode, directeur général de l'Agence Régionale de Santé Nouvelle Aquitaine

Le directeur général de l'ARS Nouvelle Aquitaine est revenu sur les mesures récemment mises en œuvre pour atténuer un peu les graves difficultés que rencontre le monde de la santé - comme les unités mobiles de télémédecine, déployées en Creuse : 80% des patients ont ainsi pu rester à domicile et 20% transférés aux urgences. 

"Il n'y a que dans notre région, a-t-il insisté, qu'il y a eu une telle mobilisation d'infirmiers volontaires", comme en Corrèze.  

Enfin, quid des services d'urgences soumis à filtrage via les appels au 15 ? "Cette campagne a bien porté ses fruits, selon Benoît Elleborde. On a vu 9% de patients en moins aux urgences". Et sans incident grave, insiste-t-il. "Quand on voit que ça a permis de décharger les professionnels sans problème d’évènements indésirables graves, pour le patient c’est mieux car il évite tout contact en service d’urgence. Pour les urgentistes c’est mieux. Donc ces mesures à résultats positifs, on va essayer de les faire perdurer".

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