VIDÉO. Corrèze : les coupes rases en question

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Les coupes rases se multiplient sur le plateau de Millevaches en Limousin. Devant ces abattages massifs d'arbres, plusieurs associations environnementales tirent la sonnette d'alarme. Les propriétaires forestiers rappellent la nécessité de réguler la forêt. ©FTV

Les coupes rases se multiplient sur le plateau de Millevaches en Limousin. Devant ces abattages massifs d'arbres, plusieurs associations environnementales tirent la sonnette d'alarme. Les propriétaires forestiers rappellent la nécessité de réguler la forêt. Éléments de réponses...

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Près de vingt hectares de bois pourraient disparaître dans une forêt de hêtres et de chênes au lieu-dit La Chapelle à côté de Tarnac. Le propriétaire a demandé une coupe rase. Des habitants du village se mobilisent pour s'opposer au projet.

C'est insupportable de raser des forêts en bonne santé pour replanter du résineux derrière alors que l'on a des forêts de feuillus magnifiques. Où il y a de la vie !

Angelo, collectif contre les coupes rases sur Millevaches

Plus bas dans la vallée, Angelo tient à montrer ce qu'il appelle "un saccage". Un cours d'eau pollué par les engins chargés d'extraire le bois. "Je ne sais pas s'ils se sont engagés à reconstruire un peu les berges, à remettre en état le chemin qui est complètement saccagé, s'indigne Angelo. Je ne sais pas s'il y a une autorisation de passage sur ces cours d'eau. Cela m'étonnerait..."

Ces ornières sur des chemins défoncés font enrager certains habitants du secteur. Laurent Carayol en fait partie, il a constitué une association pour dénoncer ces coupes.

"Les bois que vous voyez vont essentiellement partir pour de la pâte à papier, de la trituration ou, au mieux, du bois de chauffe. Ce n'est pas un rapport intéressant, insiste Laurent du collectif contre les coupes rases sur Millevaches. Économiquement, cela n'a pas de valeur. On est en train de malheureusement détruire des endroits magnifiques pour pas grand-chose."

Planter des essences plus résistantes

90% des forêts limousines appartiennent à des propriétaires privés. Après les coupes, certains propriétaires replantent des mélèzes, des bouleaux ou encore des épicéas de Sitka. Des essences plus résistantes pour mieux faire face au réchauffement climatique.

"Il est très important que l'homme puisse introduire des essences différentes d'origine plus méditerranéennes, explique Jean-Patrick Puygrenier, président du syndicat des forestiers privés en Limousin. Ou bien par l'apport d'essences qui ont été enrichies génétiquement ou par d'autres procédures pour accélérer ce mouvement d'adaptation de la forêt. Tout simplement, c'est sa pérennité qui est en cause."

Pour le président du Parc Naturel Régional de Millevaches, ce n'est pas en abattant des arbres dans des zones classées Natura 2000 que l'on permet leur préservation. 

"C'est une volonté des propriétaires d'avoir un revenu à un moment. Dans cette gestion forestière, on plante les bois, il n'y a pas de revenus pendant quarante ans, analyse Philippe Brugères, le président du Parc naturel régional de Millevaches (PNR). Et puis, on fait une coupe rase et on a une grosse somme d'argent. Nous, ce que l'on voudrait promouvoir, c'est au contraire d'avoir une gestion raisonnée, plus échelonnée dans le temps en faisant des coupes d'éclaircies régulières."

Des coupes vertueuses préconisées par le collectif d’opposants. Ils ont acheté des hectares sur le plateau, pour démontrer qu'il y a d'autres façons de faire.

"Il y a des méthodes qui consistent à prélever les arbres qui sont arrivés à maturité, revendique Laurent du collectif contre les coupes rases sur Millevaches. Dégager certains arbres qui peuvent déranger et surtout laisser la chance aux arbres de grandir, de prendre leur valeur et leur place dans un ensemble forestier. L'ensemble forestier que l'on veut garder comme une forêt qui soit accueillante, naturelle et qui apporte de la biodiversité."

À l'heure actuelle, les demandes en bois de scierie font monter la tension sur le plateau de Millevaches. Une commission parlementaire doit venir sur place le 6 février pour analyser la situation.

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