Visite du ministre Julien Denormandie en Corrèze : les attentes des agriculteurs dans "le monde d'après"

Julien Denormandie est en visite en Corrèze ce jeudi 23 juillet 2020. Le nouveau ministre de l'Agriculture visite deux exploitations et doit rencontrer les agriculteurs. Tous ne seront pas présents mais tous ont des attentes sur une agriculture "du monde d'après".

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Julien Denormandie était de passage en Corrèze ce jeudi 23 juillet. Le tout nouveau ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation était très attendu. Les agriculteurs, en tout cas ceux qui étaient invités, avaient hâte d'obtenir des précisions sur leur avenir. Julien Denormandie a d'abord visité une exploitation fruitière à Perpezac-le-Noir avant de se rendre dans un élevage de veau sous la mère à Sioniac. 
 
Plus globalement, les représentants du monde agricole ont pu discuter revenus, états généraux de l'alimentation et politique agricole commune avec le ministre. Il a été également question de transition écologique. Pour relever le défi environnemental, les agriculteurs réclament de l'aide de la part du gouvernement. 

Concernant la PAC, à l'issue des tractations menées à Bruxelles sur le plan de relance, plus de 4 millions ont été affectés à la France dans le cadre de la politique agricole commune, ce qui, selon Emmanuel Macron, va protéger les revenus des agriculteurs pour les sept années à venir. 

Des attentes

A la veille de cette visite, nous avions rencontré Didier Lorioux, agriculteur bio et Philippe Revel, de la Confédération paysanne. Ils n'étaient pas conviés à la table ronde, mais cela ne les empêche pas d'attendre, avec circonspection, les annonces ministérielles sur "le monde d'après", que ce soit sur la qualité de leurs productions ou sur leurs revenus. 
 

Il est ingénieur du génie rural et des eaux et forêts, mais je ne sais rien de son expérience... Il est jeune. 

Didier Lorioux, président du pôle bio du Massif Central


Le bio fait partie de cette nouvelle agriculture à construire. "Il ne s'agit pas de reconduire un système conventionnel en bio. Il y a une analyse à mener sur ce qu'il est possible de faire sur une ferme.
 


De son côté, Philippe Revel, de la confédération Paysanne de la Corrèze, estime que ce monde d'après ne se joue pas entre la FNSEA et le ministère mais que cela concerne l'ensemble des acteurs du secteur agricole :  "Il nous faut des preuves. Il faut faire ce qu'il faut pour obtenir une souveraineté alimentaire, une alimentation de qualité et de proximité."  
 

Quelles réponses ?


Julien Denormandie était l'invité de journal régional à 19h sur France 3 Limousin. 

Sur les revenus : le ministre reconnaît que les promesses de la loi EGALIM (loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable) ne sont pas encore toutes tenues, notamment en ce qui concerne le prix de la viande ou du lait. "Ce n'est pas normal qu'un agriculteur ne puisse pas être rémunéré à son juste prix. Avant, éventuellement, de réviser cette loi, nous allons déjà la faire appliquer. Des négociations avec la grande distribution vont commencer."

Un message envoyé également aux consommateurs : "Il faut encourager les Français à consommer des produits français. Ils sont de meilleure qualité. Mais il faut aussi accepter d'en payer le prix". 

En ce qui concerne les circuits courts, le ministre de l'Agriculture souhaite que la modification des modes de consommation, constatée pendant le confinement, se poursuive. Le plan de relance devrait permettre de favoriser la production agricole de proximité. "Investir dans les circuits courts, c'est financer des halles, l'agrandissement des lieux de stockages..." explique Julien Denormandie. 

Dans le même esprit, ce 23 juillet, un décret est paru au journal officiel. Il vise à assouplir temporairement les règles des commandes publiques pour permettre, notamment, d'écouler des stocks de denrées alimentaires locales, produites pendant le confinement, dans la restauration collective publique. 

Après avoir été ministre de la ville, Julien Denormandie est passé à la campagne. Ce premier voyage officiel en Limousin était avant tout une prise de contact, mais gageons que les agriculteurs attendront rapidement des actions concrètes. 
 

 

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