Coupe de France de Football : les clubs amateurs en colère

Avec l'accord du ministère des sports, les clubs amateurs engagés dans la Coupe de France peuvent reprendre l'entraînement malgré la pandémie. Mais le calendrier décidé par la Fédération Française de Football est loin de faire l'unanimité.

Samedi matin, les gars de l'Entente Sportive de Buxerolles, près de Poitiers, se sont retrouvés sur leur terrain synthétique. Non sans plaisir. Grâce au feu vert donné mardi dernier par le ministère des sports, ils avaient l'autorisation de s'entraîner en vue de la sixième journée de la Coupe de France. Cette année, ils n'ont disputé que quatre matches du championnat de Régional 1. Le dernier, c'était le 19 octobre. Et puis, plus rien. Alors forcément, il y a un peu d'excitation avant d'affronter le Trélissac FC, un club de National 2. Le problème, c'est que la rencontre est programmée... dans une semaine.

Des entraînements à six heures et demi du matin

Du coup, cette semaine, Manu Balmer, l'entraîneur, a du doubler ses journées. "Moi, ce n’est pas mon métier ! Je suis juste entraîneur d’un club amateur. Je fais ça après mon temps de travail. Il y a les tests à organiser, faut faire deux batteries de test pour tous les joueurs, il faut que les joueurs soient libérés, il faut que je me libère et que je m’organise, c’est hallucinant !", explique celui qui ne décolère pas face à cette décision de la fédération. 

La meilleure des solutions, puisqu’ils sont contraints à un calendrier pro, ça aurait été que les dates de Coupe de France soient remplacés par des journées de championnat pour les pros et qu’on diffère au maximum l’entrée des amateurs dans la compétition pour que, selon les conditions sanitaires et avec un timing appréciable de préparation physique, on participe à la Coupe avec plaisir et qu’on ne mette pas en danger notre intégrité physique.

Manu Balmer, entraîneur de l'ES Buxerolles

"Faut aimer le foot !"

A cause du couvre-feu, deux entrainements sont donc prévus en semaine à 6h30 du matin. "C’est tout pour le football professionnel et pour certains intérêts financiers, mais il n’y aucune considération pour les amateurs", s'emporte le bénévole, "j’ai invité Noël le Graet (président de la FFF) sur Twitter à venir passer une semaine avec moi pour qu’il voit ce que c’est que la vie d’un entraîneur amateur. Il n’a pas répondu évidemment. Moi, professionnellement je peux arranger mon emploi du temps, mais, dans l'équipe, j'ai un maçon, un carreleur ou un plaquiste qui embauchent à 7h30 !"

Jérome Bouchaud est de ceux-là. Chef d'entreprise dans le BTP, lui aussi, s'arrangera pour pouvoir faire les entraînements de 6h30. Sur les vingts joueurs de l'équipe, certains n'auront pas ce loisir. Difficile dans ses conditions d'envisager sereinement de rencontrer une équipe de deux divisions au-dessus. Même si la Coupe de France reste un rendez-vous apprécié par tous ces passionnés de foot.

Je suis dans le bâtiment mais moi je suis patron donc j’ai plus de possibilité  pour me libérer pour les entraînements mais, en semaine, c’est compliqué avec le couvre-feu. On a toujours envie de jouer ! Il n’y aura pas de supporters, ça sera à huis clos dans un autre cadre mais on va tout faire pour. Le contexte sera différent cette année, mais c’est toujours kiffant de faire la Coupe de France. Les gars sont motivés même si on ne s’est pas entraîné pendant quinze jours ou trois semaines, ça fait du bien de se retrouver ensemble. Faut se remobiliser, c’est surtout ça. Faut aimer le foot !

Jérome Bouchaud, attaquant de l'ES Buxerolles

Hormis Buxerolles, sept clubs de l'ancienne région Poitou-Charentes sont engagés en Coupe de France ; le Stade poitevin, La Rochelle, Saint Jean d'Angély, Saint Liguaire, Bressuire et Neuville.

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