Alors que la rentrée scolaire approche et que le gouvernement annonce un allégement du confinement, les taux d’incidence et les nouvelles contaminations semblent baisser, mais restent à des niveaux élevés.
Hier soir, lors de sa conférence de presse, le Premier ministre Jean Castex a présenté une carte de la situation épidémique en France plutôt étonnante.
D’abord, les couleurs ont changé, et le bleu foncé est maintenant réservé aux départements dont le taux d’incidence dépasse 300 cas pour 100 000 habitants, et non plus 250 comme auparavant. Cela éclaircit le Limousin, puisque la Corrèze, à 267, passe en bleu clair. Et la Haute-Vienne, qui est largement au-dessus de 300 (335)… passe aussi en bleu clair.
Interrogé, le service communication de Matignon répond à moitié : "Concernant le seuil pour passer du bleu clair au bleu foncé, ce n’est pas un seuil formel ou scientifique, mais choisi par SPF pour ses cartes. Nous l’avons adapté sur cette carte pour mieux mettre en valeur les régions sous forte tension (TI supérieur à 300) ou très forte tension (TI supérieur à 400)."
Taux d’incidence en baisse
Selon le dernier bilan épidémiologique de Santé Publique France, le nombre de nouvelles contaminations est stable depuis 3 semaines, entre 12 et 13 000 nouveaux cas hebdomadaires. Le taux d’incidence baisse lentement, mais régulièrement, passant de 227 à 200 sur 3 semaines.
Mais cette évolution mérite une analyse plus fine.
En effet, depuis le début du 3e confinement et avec la fermeture des écoles, le nombre des tests effectués a beaucoup diminué. En revanche, ces tests sont plus souvent réalisés sur des personnes qui ont des symptômes, alors le taux de positivité augmente. Au final, Santé Public France parle en Nouvelle-Aquitaine d’un "plateau élevé", et souligne que "la semaine prochaine sera décisive".
Des situations différentes selon les départements
Dans le bulletin épidémiologique publié ce vendredi matin, on constate toujours de fortes disparités entre les départements.
Le taux d’incidence va de 106,3 pour 100 000 habitants dans les Pyrénées-Atlantiques à 340,4 pour 100 000 habitants en Haute-Vienne.
On note que le taux de dépistage est en baisse dans tous les départements, sauf en Creuse.
Des hospitalisations toujours élevées
Au 20 avril, toujours selon Santé Publique France, 1 347 personnes étaient hospitalisées pour COVID-19 en Nouvelle-Aquitaine, dont 261 en services de réanimation ou soins intensifs (contre respectivement 1 344 et 265 la semaine précédente).
Parmi les patients hospitalisés, près de 60 % ont plus de 70 ans. Un tiers des patients sont hospitalisés en Gironde.
Ce jeudi 22 avril, le nombre de patients en soins critiques a dépassé les records des deux premières vagues en Gironde (116) et en Haute-Vienne (28).
La vaccination se poursuit
Au 20 avril en Nouvelle-Aquitaine, 72,1 % des personnes âgées de 75 ans et plus ont reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19 et 45 % d’entre eux ont reçu 2 doses.
La couverture vaccinale a progressé d’environ 10 points chez les 65-74 ans, dont 54 % ont reçu au moins 1 dose. La couverture vaccinale des 50 à 64 ans continue de progresser, mais dans une moindre mesure et atteint 25,7 %.
Des disparités départementales de couverture vaccinale persistent : 20,8 % en Gironde, jusqu’à 26,7 % dans la Creuse.
83,5 % des professionnels de santé da la région ont reçu au moins une dose de vaccin, et 36,2 % en ont reçu deux.
Le variant anglais largement majoritaire
En Nouvelle-Aquitaine, 86,6 % des tests étudiés correspondent à une suspicion de variant anglais.
La proportion de suspicion des variants brésiliens et sud-africain est encore faible : 3,2 % des criblages réalisés.
Seule la Creuse et ses deux clusters fait monter la moyenne en affichant une proportion de 30% de variants brésiliens et sud-africains.
Plus de 3250 décès
Selon Santé Publique France, au 20 avril, 3 254 décès avec mention de COVID-19 ont été reçus via la certification électronique des décès, soit 77 décès supplémentaires au cours de la dernière semaine, contre 59 la semaine précédente.