Des températures qui frôlent le zéro, la pluie, la neige : des conditions difficiles les ouvriers du BTP les connaissent bien. Mais avec la fermeture administrative des restaurants, leur pause-déjeuner est devenue un vrai casse-tête. Heureusement, des solutions fleurissent, notamment en Creuse.
Dans la salle de ce restaurant creusois, en ce lundi midi, une dizaine de personnes sont attablées, à bonne distance les unes des autres.
"C’était vraiment une grande tristesse de voir des gens qui travaillent dans le froid, au milieu des courants-d’air, manger dehors. On trouvait ça injuste", constate la serveuse.
En plein confinement, ces clients – des salariés du bâtiment - ne sont pas en infraction, car ils bénéficient d’une convention spécifique.
Ce restaurant (qui proposait déjà des plats à emporter) a en effet répondu à l’appel de la Chambre Commerce et Industrie de la Creuse.
Confrontée à la demande pressante des entreprises du bâtiment et des travaux publics afin de trouver des solutions pour la restauration des salariés, la CCI 23 a mis en place un nouveau dispositif qui permet aux restaurants d’ouvrir leurs portes aux ouvriers du BTP.
On s’est appuyé sur l’article 40 du décret du 29 octobre 2020 qui stipule que certains établissements (comme les restaurants) peuvent continuer à accueillir du public pour la restauration collective, dans des conditions précises
Fin 2020, une convention a été établie en partenariat avec la Préfecture et la Chambre de Métiers de la Creuse, dans un cadre dérogatoire. Car pas question de faire n’importe quoi. Le dispositif est donc très précis et s’effectue en deux temps :
"Les restaurants signent une première convention avec nos services et la Chambre de Métiers pour certifier qu’ils répondent aux critères (normes de sécurité, protocole) émis par le décret, poursuit Philippe Daly. Puis une deuxième document, un Contrat de prestation de restauration collective est signé entre le restaurant local et l’entreprise qui souhaite assurer une restauration à ses salariés".
Aujourd'hui une quinzaine de restaurants ont déjà signé cette convention. Ce qui leur permet d’assurer un service le midi, du lundi au vendredi .
Dans un même temps, la CCI creusoise a recensé plus d’une vingtaine de communes qui mettent à disposition des salles, des ateliers municipaux ou des gites d’étapes pour accueillir les ouvriers du bâtiment durant leur pause de midi.
Ailleurs en Limousin
Si la Creuse est à la pointe dans la prise en charge de ses ouvriers du BTP le midi, en Corrèze, des pourparlers seraient en cours mais pour l’heure aucune mesure particulière n’a été prise.
En Haute-Vienne, on commence doucement à prendre conscience du problème.
Du moins, à Boisseuil. Cette bourgade de l’agglomération limougeaude a décidé d’ouvrir sa salle polyvalente aux salariés du BTP qui travaillent sur son territoire, afin qu’ils puissent prendre leur repas au chaud.
On a décidé de mettre à disposition cette salle lors du dernier conseil municipal de décembre, car il faisait très froid et nous avions des travaux sur la commune. Donc on s’est renseigné pour voir ce qu’on pouvait faire et on a mis en place un protocole afin d’ouvrir après les vacances
Ce lundi 4 janvier 2021, la salle rue Antoine Blondin était donc prête pour accueillir des ouvriers du bâtiment ou des travaux publics. A l’intérieur, un micro-ondes et des toilettes sont mis à disposition. L’endroit qui peut accueillir 18 personnes maximum, est ouvert du lundi au vendredi entre 12h et 13h30.
Pour pouvoir y accèder, les salariés doivent au préalable s’inscrire à l’accueil de la mairie ou par téléphone. Ces réservation doivent être effectuées la vieille avant 17h. La mise à disposition de cette salle polyvalente prendra fin dès que les restaurants pourront rouvrir.