Crise énergétique : à Aubusson et Felletin, les foyers de jeunes travailleurs menacés de fermeture

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Les foyers de jeunes travailleurs d’Aubusson et de Felletin pourraient fermer ses portes. En cause, l’envol du prix de l’électricité. Une situation catastrophique pour la cinquantaine d’hébergés. Les explications avec Margaux Blanloeil, Louis Claveau et Philippe Ruisseaux. Intervenants : -Bruno Paturel Secrétaire de l'association Horizon Jeune -Julien Chemin Hébergé au Foyer de Jeune travailleur d'Aubusson -Babeth Simon Agent de service des Foyers de Jeunes travailleurs d'Aubusson et de Felletin -Isabelle Laycuras Pisani Présidente de l'association Horizon Vert ©Margaux Blanloeil, Louis Claveau et Philippe Ruisseaux.

La crise énergétique frappe de plein fouet tous les Français, et les associations ne font pas figure d'exception. Horizon Jeune, qui gère les foyers de jeunes travailleurs d'Aubusson et de Felletin, va voir sa facture d'électricité augmenter de 600% cette année. Résultat : 55 jeunes pourraient se retrouver à la rue.

C'est une situation ubuesque pour une structure sociale de se retrouver également dans la précarité. L'association Horizon Jeune, qui gère les foyers de jeunes travailleurs d'Aubusson et de Felletin en Creuse, voit son contrat d'électricité exploser cette année. Les gérants ont essayé de négocier les tarifs, mais la hausse reste considérable : +600% d'augmentation, avec un mégawattheure qui passerait de 62 à 400 euros.

Si d'ordinaire leur facture annuelle s'élevait à environ 18 000 euros, Bruno Paturel, secrétaire de l'association, indique qu'"elle passera à 120 000 euros cette année, soit une augmentation d'environ 100 000 euros à l'année. Ce n'était absolument pas prévu, et nous n'allons pas pouvoir faire face. On va pas pouvoir mettre tous nos jeunes travailleurs et étudiants à la rue du jour au lendemain". 

Je serai à la rue si le foyer ferme.

Julien Chemin

Car si les foyers ferment leurs portes, 55 jeunes pourraient se retrouver à la rue. Tous, ont moins de 28 ans et sont souvent dans des situations de précarité importante. Issus de l'ASE ou travailleurs immigrés, ils n'ont souvent personne pour les accueillir. 

Julien Chemin est l'un d'entre eux. "Je ne dépends plus de l'Aide Sociale à L'Enfance, donc je n'ai plus de secours. Je serai à la rue si le foyer ferme. Et puis c'est arrangeant d'être ici. Je paye un loyer d'environ 280 euros, et le prix est ferme, qu'importe ma consommation. Alors évidemment, on doit respecter les règles et ne pas trop consommer, mais lorsque l'on a un vrai appartement, le loyer est cher, et à cela s'ajoute EDF, et l'eau. C'est plus simple d'être en foyer quand on est jeune travailleur. En plus ici, ils sont à notre écoute". 

En plus des résidents, les 14 personnes qui y travaillent sont aussi menacées. Babeth Simon, 60 ans, entame sa 18ème année en tant qu'agent de service au sein du foyer, et craint de devoir aller à Pôle Emploi si l'établissement venait à fermer. Mais ce qui l'inquiète le plus, c'est comment le dire aux jeunes : "moi les jeunes, j'y tiens, je suis un peu la maman du foyer. S'ils ont un souci, c'est moi qu'ils viennent voir. S'ils ont besoin de se faire disputer, je suis là. S'ils ont une peine de coeur aussi... Ils me confient plus ou moins leurs petits secrets. J'ai pas envie de leur dire "demain, le foyer c'est fini" .

De plus, l'association loue le rez-de-chaussée de l'établissement d'Aubusson aux Restos du Coeur, qui distribue 2000 repas par semaine. Si le foyer sombre, il emporte celles et ceux qui dépendent de lui dans sa chute.

Quelle solution ? 

Aujourd’hui, à part envisager une fermeture, l’association qui gère ces hébergements ne voit aucune solution. Une catastrophe pour Isabelle Laycuras Pisani, présidente de l'association Horizon Vert : "Nous sommes vraiment inquiets. C'est déjà difficile de maintenir financièrement le foyer. Nous avons galéré pendant pas mal d'années, on a fermé la restauration, on a fait plein d'efforts pour préserver l'accueil des jeunes, corps de métier fondamental. On a eu des situations critiques mais celle-ci, on ne l'a pas vue venir". 

Elle pointe aussi le fait que ces jeunes travailleurs font vivre le territoire : "ils sont tous apprentis ou employés dans les commerces, entreprises, artisans des environs. S'ils sont à la rue, ça va être une catastrophe".

Une catastrophe qui pourrait empirer, car le foyer d'Aubusson est chauffé au gaz... Et l'association n'a pas encore reçu la facture qui pourrait également exploser. 

En attendant la première facture d'électricité de l’année, le 15 février prochain, l’association en appelle aux élus creusois. 

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