Agriculteurs en colère. "Pour un revenu digne", les militants de la Confédération Paysanne investissent une grande surface à Guéret

La colère agricole ne faiblit pas. Samedi 3 février, en début d'après-midi, les militants de la Confédération Paysanne de Corrèze, Creuse et Haute-Vienne ont pris d'assaut l'hypermarché Leclerc à Guéret. Une action coup de poing pour dénoncer les annonces faites par le gouvernement cette semaine.

Les caddies se remplissent vite avec des viandes de provenance inconnue, haricots verts du Kenya ou asperges de Chine. Les agriculteurs de la confédération paysanne n'ont pas dit leur dernier mot. Ce samedi 3 février, en début d'après-midi, ils étaient une quarantaine de militants dans l'enceinte de l'hypermarché E.Leclerc de Guéret.

Alors que cette semaine, un appel à stopper les blocages a été ordonné par les syndicats des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA, c'est inconcevable pour ces agriculteurs encore mobilisés de ne pas se faire entendre sur le terrain.

Reculs sur l'environnement

Les reculs environnementaux concédés par Gabriel Attal ne sont pas compris et le syndicat peine à voir les mesures qui vont dans le sens d'une meilleure rémunération. "Au contraire, le gouvernement sert une nouvelle fois les intérêts d'acteurs aux logiques économiques et financières qui nous détruisent chaque jour."

Nous voulons un revenu digne pour tous les paysans et toutes les paysannes.

Olivier Thouret

Confédération paysanne 23

L'envahissement pacifique de cette grande surface permet donc de repérer les produits étrangers ou industriels, concurrence déloyale des éleveurs. "Quand ça ne vient pas de France, ce ne sont pas les mêmes normes, ça vient de loin, on a un élevage en France qui produit de la viande de qualité et on va le chercher ailleurs, ce n’est pas logique.", confie cet éleveur d'agneaux.

En pointant les produits qui ont fait des milliers de kilomètres, les producteurs veulent montrer que les dernières mesures gouvernementales ne remettent pas en cause les excès du libre-échange et ne vont donc pas régler le problème des revenus agricoles. "Premièrement, on ne défend pas le revenu des agriculteurs et deuxièmement, on fait croire qu’on le défend mais on tire tout vers le bas alors qu’il faudrait accompagner vers une réelle transition agroécologique."

"La problématique est écologique et elle traverse l’ensemble de la planète. Avec les annonces faites, on fait comme si tout cela n’existait pas."

Sensibiliser les consommateurs

Avec cette action, l'idée est donc de convertir le soutien affiché par le consommateur à la cause agricole en acte. Mais acheter français n'est pas toujours facile d'après les quelques clients croisés dans les allées de cet hypermarché. "Pour pouvoir vivre, pour pouvoir profiter d'autres choses, je dois faire attention à ce que je mange."

Nous devrions changer nos habitudes mais c'est difficile.

Un client de l'hypermarché

Le directeur de cette grande surface affirme pourtant faire des efforts. "On doit amplifier ce partenariat avec les producteurs locaux. On est très fort en boucherie, charcuterie, fromagerie et fruits et légumes mais on doit amplifier tout ça."

L'action a été menée dans le calme. Pas de tracteur, ni de pneu brûlé ou de fumier déversé.

Dans les prochains jours, la Confédération Paysanne compte bien rester mobilisée avec d'autres rendez-vous programmés notamment en Corrèze dès la semaine prochaine.

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