La colère des agriculteurs en Limousin s'est manifestée aux quatre coins de la région. De Limoges à Ussac, en passant par le rond-point de la Croisière, en Creuse, et jusqu'à Rungis, les moments forts ou insolites de ces derniers jours.
Mardi 23 janvier. La colère du monde agricole gagne le Limousin.
Opération coup de poing de la Coordination Rurale 87. À la limite entre la Haute-Vienne et la Creuse, l'autoroute A20 est envahie par les tracteurs. Les manifestants installent les barbecues : "On est là, on va rester !"
Mercredi 24 janvier. En Creuse, à l'appel des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA 23, les manifestants organisent une opération escargot sur la nationale 145, direction Guéret. Les tracteurs envahissent la place Bonnyaud. Dans la soirée, la tension monte et des tonnes de fumier sont déversées dans la ville.
Jeudi 25 et vendredi 26 janvier, 150 tracteurs convergent vers Limoges. En zone nord, à hauteur de la sortir 28, ils déposent des bâches, du lisier et des pneus. Objectif : bloquer l’autoroute A20 aussi sur ce secteur.
Pendant ce temps, en Creuse, les agriculteurs organisent des barrages filtrants pour vérifier l’origine des marchandises et en Corrèze, la vie s'organise sur le barrage de l'A20 à hauteur d'Ussac.
Lundi 29 janvier. En Creuse, les manifestants creusois attendent la visite de la préfète. L’entretien se passe dans le calme, mais la RN145 reste bloquée dans les deux sens.
En Haute-Vienne, l’étau des manifestants se resserre autour de Limoges : Boisseuil, Grossereix… les zones commerciales sont touchées. Dans la soirée, le cortège de la Coordination Rurale, parti d’Agen quelques heures tôt, arrive à Panazol. Ils passent la nuit sur place et repartent le lendemain matin, direction Rungis.
Mardi 30 janvier. Le convoi des agriculteurs de la CR47 rejoint par quelques Limousin poursuit sa route vers le nord, direction la région parisienne et Rungis. Plusieurs centaines de tracteurs avancent lentement sur l’A20, un parcours semé d'embuches.
Sur le trajet, des pauses sont organisées régulièrement. Le convoi est accueilli et salué sur sa route.
Après un séjour tumultueux à Rungis, les équipes de la coordination rurale font demi-tour.
Pendant ce temps-là, en Limousin, les barrages se lèvent progressivement après les annonces gouvernementales.
Certaines actions perdurent le jeudi 1ᵉʳ et le vendredi deux février, l'heure est aussi au nettoyage et à la réparation des dégâts sur l'A20.
Avant un retour au calme, le convoi d'Agen repasse par Limoges pour une dernière action...
Dix jours intenses, mais sans incident grave à signaler, pour rendre visible la colère d'une profession particulièrement importante en Nouvelle-Aquitaine. Une colère qui a rythmé aussi le quotidien des habitants et des entreprises du Limousin.