Dans la nuit de mercredi à jeudi, un camion a percuté un tracteur sur un barrage de la nationale 145 dans la Creuse. Les agriculteurs qui occupaient les lieux en sont quittes pour un véhicule détruit et surtout une belle frayeur. Comment cet accident a-t-il pu survenir alors que la nationale était coupée à la circulation ?
Plus de peur que de mal, comme on dit, mais les agriculteurs qui tiennent le barrage de l'échangeur 48, celui de Guéret-centre, ont bien le sentiment aujourd'hui d'être passés tout près d'un drame.
Un drame évité
Il est quatre heures et demie la nuit dernière quand ils entendent un énorme choc. Après avoir évité un premier tracteur, un camion vient d'en percuter un second, parmi ceux qui permettent de bloquer l'axe.
À la lumière du jour, les agriculteurs ont pu constater qu'il ne reste rien de leur véhicule accidenté. "C'est que du dégât matériel, mais ce camion aurait très bien pu finir avec nous dans la foule,' explique Christian Arvis, le président de la FDSEA de la Creuse, présent au moment des faits.
Mais comment cet accident a-t-il pu survenir, alors que la RN 145 est bloquée dans les deux sens de circulation, entre les échangeurs 45 et 51, autrement dit de Jarnages à Fleurat ?
Le camion était stationné sur l'aire de l'Espérance, normalement bloquée par des plots, mais le chauffeur dit qu'il n'y en avait pas.
La sécurité des barrages
"Ce ne sont que des plots, on n'est pas à l'abri, pour une raison inconnue, de déplacement de ces plots", indique Benoît Bayard, directeur du cabinet de la préfecture de la Creuse, qui insiste sur la sécurité des manifestants "ne vous mettez pas près des tracteurs qui bloquent la RN 145, mettez des gyrophares au niveau des tracteurs, de jour et de nuit pour prévenir les automobilistes et les poids lourds."
"On s'était sécurisé nous-mêmes, précise Christian Arvis, le président de la FDSEA de la Creuse, et on a bien fait, on ne le regrette pas, au niveau sécurité, on est au top du top, on va continuer, les agriculteurs sont motivés, s'il faut tenir tout le week-end, on va tenir tout le week-end et même une partie de la semaine prochaine."
L'accident de la nuit dernière n'aura donc en rien entamé la détermination des agriculteurs de l'échangeur 48.