En ce mois de décembre 2024, le syndicat agricole ELB, au Pays basque, fait preuve de solidarité envers les éleveurs qui ont perdu énormément de bêtes depuis le début de l’épidémie de fièvre catarrhale ovine. Plusieurs centaines de foyers ont été dénombrées depuis le début de l’année.
Fièvre, difficultés respiratoires, et bouche baveuse... la fièvre catarrhale fait des ravages dans les élevages ovins des Pyrénées-Atlantiques. En novembre, on dénombrait environ 600 foyers au Pays basque, dont 500 concernaient des brebis. En ce mois de décembre 2024, plus d'une centaine de nouveaux foyers déclarés sont à ajouter à ceux déjà existants.
Pour rappel, cette maladie aussi nommée : "la maladie de la langue bleue" est transmise par des moucherons et provoque chez les ovins une série de symptômes parmi lesquels : des œdèmes violacés, des oreilles tombantes et une langue que les animaux peinent à garder dans leur bouche. Une fois contaminés, les animaux ne peuvent plus se nourrir et finissent par mourir.
Pas de traitements, ni de vaccins effectifs à 100 %
En l'absence de traitement, et parce que les vaccins manquent ou ne sont pas 100 % efficaces, il reste peu de marge de manœuvre aux éleveurs ovins. Certains tentent de soulager les animaux malades à l'aide d'huiles essentielles en bergerie. Mais les décès sont nombreux, et les cadavres de bêtes malades remplacent les quelques agneaux habituellement nés à cette période de l’année.
Dans ce contexte, le syndicat ELB qui milite pour la défense des paysans au Pays basque, appelle à la solidarité les éleveurs qui ont la chance de ne pas être touchés, et les incite à envoyer certaines de leurs bêtes chez ceux qui font face à la fièvre catarrhale. Les béliers, particulièrement touchés, sont indispensables aux éleveurs.
"Aujourd'hui si on n'a pas de béliers, il n'y a pas de reproduction, donc pas d'agneau et pas de lait", explique Kaiet Barberarena, membre du syndicat ELB et éleveur de brebis laitières à Iholdy. Avant d'ajouter : " cet appel à solidarité nous permet de préparer également correctement les années 2025 et 2026. Et en plus d'un coup de pouce "matériel" c'est aussi une aide psychologique pour les éleveurs".
Jon Sainte-Marie, éleveur de brebis à Lantabat, a perdu cette année douze brebis sur trois cents et quatre béliers sur vingt, comme beaucoup d'autres éleveurs. Il prévoit pourtant de donner les béliers qui risqueraient de donner des petits consanguins, à d'autres éleveurs ayant subi des pertes : " ce n'est pas parce qu'on a perdu des bêtes, qu'on ne peut pas aider un éleveur encore plus impacté. Il suffit de le faire intelligemment".
Contactez directement le syndicat si besoin
Avant chaque don, une prise de sang devra être effectuée sur la future bête donnée, afin de s'assurer qu'elle ne ramène pas la fièvre catarrhale avec elle.
Les coûts de cette prise de sang pourraient être à la charge du receveur de bêtes. Face à l'urgence de la situation, le syndicat propose aux éleveurs touchés ainsi qu'aux donneurs potentiels d'agnelles et de béliers de les contacter directement au bureau au : 05 59 37 21 08.