Blocus de Paris. Les tracteurs de la CR47, en arrêt pique-nique à Châteauroux, continuent leur difficile périple vers Rungis

Parti lundi matin d'Agen, le convoi avait fait escale pour la nuit à Limoges. Mais depuis leur départ, à 5h ce mardi matin, leur route est semée d’embuches. Après avoir été bloqués par les forces de l’ordre, près de Bessines, dans le nord de la Haute-Vienne, et avoir emprunté des chemins de traverse, les tracteurs ont retrouvé l'A20. Mais leur traversée de l’Indre a connu de nouvelles haltes et ils s’attendent à de nouveaux blocages dans le Cher.

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Le point à la mi-journée

À la mi-journée, le convoi de tracteurs emmené vers Rungis par la CR 47 n’était plus qu’à 270 km de son objectif, à l’entrée sud de Châteauroux.
Certes, en pause sur l’A20, mais, pour la première fois de ce mardi, une pause décidée, pour la bonne cause, celle du piquenique ! 

Car après une première péripétie, un blocage au niveau de Bessines-sur-Gartempe (voir ci-dessous), le convoi, qui avait retrouvé l’autoroute, a de nouveau dû faire halte, à Argenton-sur-Creuse cette fois, peu après son entrée dans l’Indre. 

Là, le préfet du département est venu à leur rencontre. 

Après lui avoir assuré de leurs bonnes intentions ("On n’est pas des sauvages", "Quand on arrive devant un blindé, on s’arrête, on n’est pas plus con qu’un autre, on ne veut pas mourir, on veut juste revendiquer"), les agriculteurs ont pu repartir vers le nord, peu après 11h, rejoints par certains de leurs homologues locaux. 

Sur de nombreux ponts de l’A20, des passants étaient là, les saluant et les encourageant à leur passage, arrachant un "On est aussi populaire que le Tour de France !" à un manifestant.

Vers midi, le convoi qui, en marche, s’étire sur plus de 6 km, a donc fait une nouvelle pause, à l’entrée sud de Châteauroux, cette fois pour piqueniquer.

À l’issue de cette halte, le convoi repartira, direction le nord. Mais plusieurs rumeurs lui font craindre un nouveau blocage des forces de l’ordre, à hauteur de Vierzon, dans le Cher.

Plus tôt dans la matinée

Vers 7 heures ce mardi matin, le convoi d'agriculteurs en colère de la Coordination rurale, a été interrompu sur son parcours : bloqué par les forces de l'ordre à hauteur de Bessines-sur-Gartempe sur l'autoroute A20, qu'ils comptaient remonter jusqu'à Rungis, leur destination. 

"Vous ne monterez pas à Paris"

Le convoi a décidé de contourner le problème en empruntant la sortie 25 (Razès). Une partie des tracteurs a donc quitté l'autoroute. Ils ont de nouveau été arrêtés sur cet axe vers 7 H 30. "Bloqués à Bessines par des escadrons de gendarmerie, après avoir emprunté la départementale", explique José Perez, de la coordination rurale 47, par téléphone. 

"On est partis d'Agen hier, on s'est arrêté à Limoges dormir chez nos amis. On est repartis ce matin à 5 heures. Et 30 km après Limoges : escadron de gendarmerie ! On nous dit 'vous ne monterez pas à Paris, vous êtes bloqués', poursuit-il. On a réussi à sortir 150 tracteurs et nous, on est coincés".

À lire aussi : EN IMAGES. Blocage de Paris : les agriculteurs en colère, en route vers Rungis, font escale près de Limoges

Plusieurs dizaines de tracteurs venus d'Agen, de Bergerac et de Périgueux avaient été rejoints par des agriculteurs de Haute-Vienne et de Creuse à l'appel de la Coordination rurale. Le chemin vers Paris et le blocage de Rungis semblait déjà tout tracé.

Voilà comment sont considérés les agriculteurs dans ce pays ! A grands coups de blindés !!

José Perez

Président de la coordination Rurale du Lot-et-Garonne (CR47)

 "Nous, Paris, c'était un symbole fort. Pour remonter nos revendications, se faire entendre. C'était un beau convoi. On a été acclamés tout au long de notre parcours...". Les agriculteurs visaient le marché international de Rungis, qui alimente les professionnels de toute l'Ile-de-France. Les premières annonces du Premier ministre Attal n'ayant pas suffi à calmer leur colère. 

À LIRE AUSSI. Colère des agriculteurs. Les tracteurs sont partis d'Agen pour rejoindre Rungis et "mettre la pression"

Vers 7 h 30 ce mardi, il était question d'essayer de négocier pour qu'une délégation se rende à Paris. D'importants ralentissements sont signalés par la préfecture : "La RD 220 est à éviter au niveau de Bessines-sur-Gartempe dans les deux sens."

"On forcera les barrages"

Pour autant, les agriculteurs gardent en tête leur objectif  : Paris. Et une partie d'entre eux avait quitté l'autoroute. "Il y avait une cinquantaine de véhicules mais comme on est sur des tracteurs,on a défoncé les barrières de sécurité pour rejoindre l'ancienne nationale qui longe l'A20", a précisé Thomas Hégarty, président du syndicat agricole en Haute-Vienne. Le convoi s'est alors scindé en deux ou trois "mais on est en train d'essayer de se regrouper", a-t-il ajouté lors d'une pause sur cette route départementale dans l'Indre, précisant qu'il n'y avait plus de forces de l'ordre face à eux à ce stade, "sauf l'hélicoptère Serge Bousquet-Cassagne est le président de la Chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne mais aussi une figure historique de la CR47 qui a lancé le mouvement. Il estime que si les forces de l'ordre cherchent à les ralentir, "c'est la belle démonstration qu'ils nous craignent". "S'ils continuent à nous bloquer, on forcera les barrages avec les tracteurs", a-t-il prévenu, appelant "tous les agriculteurs de France et de Navarre" à les rejoindre. 

De nouvelles annonces dans la journée

L'enjeu pour la Coordination rurale est de taille. Ce départ pour Paris, c'était "pour obtenir quelque chose", soulignaient encore lundi les membres du syndicat.  Le président de la CR47 rappelle qu'ils veulent obtenir plus de "trésorerie, des reports d'encours bancaires, des prises en charge des cotisations", mais aussi des suppressions de taxes.

Désormais bloqué sur son tracteur, José Perez fulmine, tout en regrettant le manque de considération, selon lui, affiché par le gouvernement. "On trouve anormal de se faire recevoir comme ça", poursuit-il. C'est la vision qu'a l'État de ses agriculteurs. Le Premier ministre ne voit pas les choses comme nous : il s'en fout de ses agriculteurs".

Jusqu'à présent, les agriculteurs avaient bénéficié de l'indulgence des forces de l'ordre. Mais la donne change à l'approche de la capitale : 15 000 membres des forces de l'ordre sont mobilisées pour empêcher le blocage de Paris et du marché de Rungis.

Pour l'heure, même si les deux convois semblent bloqués dans leur élan vers Paris, les agriculteurs restent optimistes "On espère que ça va se débloquer, qu'ils vont nous laisser passer, monter tranquillement jusqu'à Paris sur l'autoroute en étant en sécurité, tout le convoi..."

De nouvelles annonces gouvernementales sont attendues dans la journée.

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