Le château de Boussac en Creuse fut tout particulièrement inspirant pour George Sand qui y a situé une grande partie de son roman Jeanne. Bâti au 15ème siècle il aurait pu tomber en ruine si Bernadette Blondeau et son défunt mari n'avaient pas dédié leur vie à le remettre en état et à en faire un écrin pour diverses formes d'art.
Le château de Boussac, également appelé château de la Dame à la Licorne, a été bâti au XVème siècle, sur une falaise. Il a hébergé l'éditeur Pierre Leroux, mais également la romancière George Sand qui y a puisé une partie de son inspiration. Il est classé Monument Historique depuis 1930.
Il aurait pu tomber en ruine sans l'amour passionné et le travail acharné de Bernadette et Lucien Blondeau.
Nous sommes venus avec mon mari un jour d’hiver ici, dans ce grand monument qu’est Boussac. Il n’y avait plus de porte plus de fenêtre, il y avait une tour qui partait dans le ravin, il y avait des pièces que l’on ne pouvait pas ouvrir parce que ça s’écroulait… et on a été conquis.
Bernadette Blondeau, propriétaire du château de Boussac
En 1965, Bernadette et Lucien Blondeau quittent Paris. Ils se rapprochent de leurs parents respectifs pour vivre en Creuse une nouvelle aventure.
Suivez Bernadette Blondeau qui vous guide dans la visite de son extraordinaire château :
"La formule de mon mari c’était : Boussac est un gros navire qui prend l’eau et il faut boucher des petits trous partout. Tout de suite il a fallu faire beaucoup de travaux urgents. On plantait les clous, on ouvrait au public et il fallait accueillir les visiteurs comme si on les accueillait chez nous, dans des pièces que nous habitions."
Bernadette, se passionne pour la décoration d’intérieur. Lucien pour l’architecture, le couple se complète. Ils ont les mêmes goûts, le même but : faire du château de Boussac un lieu ouvert au public, pour retracer des siècles chargés d’histoire.
L'art sous toutes ses formes
"Il y a eu toute cette période de George Sand. D’abord elle a écrit Jeanne dans la petite chambre. Nous l'avons réédité parce que maintenant il est dans le domaine public. Mais il y’a surtout George Sand dans le salon, qui, attirée par les tapisseries de la Dame à la Licorne, les a sauvées. Et elles sont, grâce à George Sand, au musée de Cluny à Paris," raconte Bernadette Blondeau.
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Expert en tapisserie, Lucien Blondeau décide de faire de Boussac un point d’étape sur la route de la tapisserie d’Aubusson. Le couple acquiert des œuvres de Jean Lurçat, et une dizaine de Dom Robert.
"On a eu la chance de connaître Dom Robert qui est venu à Boussac régulièrement on a été tout de suite séduit par ses animaux … Dom Robert ça a été un enchantement de le connaître."
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Des collections il y en a énormément dans ce château. Certaines plus insolites que d’autres. Bernadette adore ça ! Une pièce est par exemple, entièrement dédiée aux cannes.
"Mon grand-père avait des cannes de la forêt de Tronçais avec des trophées de chasse. Je trouvais que c’était joli, alors j’ai commencé une belle collection de cannes. Dans les années 1900, en revenant du théâtre on voulait montrer le pommeau de sa canne, puis après il y a eu des tas de choses : des cannes enseignes de marchands, des cannes d’art populaire, des cannes pour pique-niquer en chasse à courre, les cannes de conscrits qui sont en verre de Saint-Gobain. Et quand on avait fini son service on cassait sa canne, donc en trouver qui ne sont pas cassées c’est difficile."
Une histoire de famille
Décorée de la légion d’honneur pour avoir sauvé le château de Boussac, Bernadette Blondeau poursuit son œuvre, tout en sachant que celle-ci perdurera.
"On aurait pu habiter une maison confortable ailleurs, mais on a fait le choix d’installer d’abord très bien notre fille ici pour qu’elle aime Boussac. Et c’est le cas. Maintenant j’ai la chance de savoir qu’après tant d’efforts il y aura quelqu’un qui continuera. Les enfants aiment Boussac donc c’est déjà énorme pour moi."
Si cette histoire vous séduit, vous pouvez visiter le château de Boussac, il est ouvert au public, , chaque jour de Pâques à la Toussaint. Sur rendez-vous le reste de l’année.
