Le tribunal de Guéret a condamné cinq jeunes à des peines allant de cinq mois d'emprisonnement à deux ans ferme. Ils ont humilié et filmé la séquestration de leur victime qu'ils accusaient de vol de cocaïne. Cette affaire met en lumière la pression mise par les caïds de la drogue sur une ville comme Guéret.
Dans le box des accusés, cinq jeunes, tous âgés de moins de trente ans. Tous sont amis, mais aujourd'hui face à la justice, ce sont des adversaires. La victime et les mis en cause sont des consommateurs plus ou moins occasionnels de drogue.
Les faits se sont produits en septembre 2024 à Guéret. À l’origine, la disparition de 16 grammes de cocaïne, une marchandise envolée qui met en colère un fournisseur de stupéfiants. Du fond de sa cellule, il a suffisamment fait peur aux membres de ce petit groupe pour les obliger à séquestrer la victime soupçonnée de vol dans un appartement à Guéret. Pendant une heure, il est humilié par ceux qui l'ont séquestré, forcé à se dénuder, insulté, cette intimidation est filmée et postée sur les réseaux sociaux, ce qui poussera la victime à porter plainte.
Pour l'un des avocats de la défense, les jeunes gens qui sont jugés pour séquestration ont été pris dans un engrenage.
Mon client a un casier judiciaire vierge. Il a été pris dans un engrenage, celui de la criminalité organisée.
Maître Hédi ZarroukAvocat de la Défense
Ce sont des faits inédits sur Guéret, et pour la procureure du tribunal, c'est ce qui fait la gravité de cette affaire. Elle entend lutter contre la banalisation de ce type de violence, "Guéret ne doit pas être Marseille" a-t-elle notamment affirmé. Elle a donc requis des peines de prison pour les cinq mis en cause, de 6 mois à 4 ans, avec maintien en détention pour tous.
Guéret ne doit pas devenir Marseille
Après délibération, la jeune femme locataire de l'appartement où se sont déroulés les faits de séquestration a été condamnée à dix mois d'emprisonnement dont cinq avec sursis, elle sera placée sous bracelet électronique.
Deux des prévenus écopent de trois ans d'emprisonnement dont un an avec sursis probatoire de deux ans, puis un autre à deux ans dont un an avec sursis probatoire. Le dernier mis en cause bénéficie d'une relaxe. La victime percevra 3.000 euros de dédommagement au titre de son préjudice moral.