Coronavirus : retour en classe le 11 mai, comment équiper tous les élèves de masques ?

Avant les annonces du premier ministre, les collectivités s'activent et s'interrogent pour savoir comment rouvrir les établissements dans de bonnes conditions. Si la région a fait le choix d'équiper tous les élèves de masques, les départements restent dans l'expectative pour les collèges.

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"Chaque lycéen aura un masque pour la rentrée", affirme Jean-Louis Nembrini le vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine en charge de l'éducation et des lycées. "Il n'y a pas de questions à se poser", selon l'élu, une position assumée dans une lettre adressée par Alain Rousset au premier ministre Edouard Philippe.

Le masque est une évidence et il faut que tout le monde en ait, le personnel, les professeurs et les élèves, sinon de toute manière ça ne marche pas. Nous avons fait le choix d'une politique volontariste en la matière sans attendre le plan du gouvernement. Jean-Louis Nembrini, vice-président de la région.

Masque grand public dans les lycées

Contact a donc été pris avec les rectrices des trois académies, la DRAF (pour les lycées agricoles) et la direction interrégionale de la mer pour les lycées maritimes, pour que tous les jeunes soient équipés. Ils auront tous droit à un masque grand public (ni du chirurgical ni du FFP2), vraisemblablement lavable et réutilisable. Ce masque devra donc être porté par tout le monde, car s'il protège les autres il ne protège pas son porteur.

D'où viendront ces masques ?

Vu les déboires subis par les collectivités locales qui ont cherché à s'en procurer directement en Chine, la question de l'approvisonnement se pose.

Des commandes ont été passées et déjà reçues, des entreprises sur le territoire travaillent d'arrache-pied pour nous en fournir. Nous faisons aussi produire des visières, notamment à l'aide d'imprimantes 3D car nous pensons qu'elles seront peut-être plus confortables pour les professeurs. Nous pensons en avoir assez le jour J. Ces équipements devraient être suffisants pour le post-confinement, jusqu'à la fin de l'année scolaire. Jean-Louis Nembrini, vice-président de la région

Et pour les collèges ?

En Creuse pour le moment, c'est encore un peu flou. "On sait que les masques vont être obligatoires, mais si nous allons nous même en fournir à nos agents (agents d'entretien, cantiniers etc..), c'est plutôt l'Etat et l'Education nationale qui devraient se charger des élèves" affirme Laurent Daulny, vice-président du département en charge des collèges. Sollicité, le rectorat attend les annonces du premier ministre pour se prononcer.
Côté syndical, c'est la même logique qui prévaut.

Tout dépendra du type de masque, mais s'il s'agit de masques grand public, l'employeur, à savoir l'éducation nationale, sera obligé d'équiper les élèves pour protéger les enseignants puisque ces masques ne protègent pas leur porteur des autres. Fabrice Couegnas, secrétaire du CHSCT départemental.

Le défi de la reprise

Quoi qu'il en soit, cette rentrée s'annonce d'ores et déjà comme un casse-tête monstrueux. Car au-delà de la question des masques, respecter toutes les conditions de sécurité s'avère être une gageure sans nom. D'autant que chaque maillon de la chaîne peut gripper très rapidement la machine.
L'inquiétude est très palpable parmi les enseignants.

Depuis l'annonce de la reprise la semaine du 11 mai par Emmanuel Macron, mon téléphone n'arrête pas de sonner, y compris pendant cette période de vacances alors que d'habitude on essaie de couper avec le travail… Certains m'appellent même dès 7h30 le matin. Marlène Cheramy, co-secrétaire du SNES 23

Et les enseignants ?

Les enseignants ne seront pas tous au rendez-vous la semaine du 11 mai. Ceux qui présentent une fragilité par rapport au virus resteront chez eux. D'autant que dans de nombreux établissements, les conditions de sécurité seront particulièrement difficiles à respecter.

Si je prends l'exemple de la cité scolaire de la Souterraine, 15 par classes, dans certaines salles, ça ne va pas le faire. Pareil pour la cantine qui tourne déjà habituellement de 11h à 13h30 car il n'y a pas assez de place. Comment faire dans les couloirs ? Est-ce qu'on a assez de lavabos ? Avec toutes les suppressions de postes ces dernières années tant au niveau des professeurs que des agents, je ne sais pas comment on va faire. Marlène Cheramy, co-secrétaire du SNES 23

Les élèves vont-ils rester à demeure dans une classe, transférant aux professeurs la charge de se déplacer de salle en salle ? "C'est une possibilité que nous étudions" confirme Jean-Louis Nembrini. "Pour autant elle ne sera peut-être pas valable partout. Il faudra faire du cas par cas selon les établissements. C'est sur quoi nous nous penchons actuellement et ce n'est pas facile".

Et les personnels non-enseignants ?

Même difficulté pour le personnel des départements et des régions qui travaille dans les collèges et les lycées. Quel sera le nombre de ceux qui pourront reprendre le chemin de l'école ? Pas sûr que les effectifs soient suffisants pour assurer la marche normale et assumer toutes les tâches supplémentaires au premier rang desquelles la désinfection systématique des classes une à deux fois par jour.
"S'il manque deux ou trois personnes indispensables dans une cuisine, ça va poser un sérieux problème" confirme Jean-Louis Nembrini.

Les syndicats en colère

Les syndicats sont déjà vent debout contre une reprise précipitée qui mettrait en danger les personnels, les enseignants, les élèves et leurs familles.

Si toutes les conditions ne sont pas remplies, ça va monter au créneau et fort. Lors du dernier conseil départemental de l'éducation nationale, plusieurs élus ont aussi fait part de leurs doutes. Fabrice Couegnas, représentant syndical.

Reste l'impératif de faire revenir les décrocheurs à l'école par mesure de justice sociale. Un objectif que tout le monde partage.

C'est sûr que nous ne voulons pas finir l'année comme ça et que le contact avec les élèves nous manque. Pour autant je trouve que le suivi a été exemplaire. Nous avons eu beaucoup de bonnes surprises avec des familles qui se sont révélées dans l'ensemble formidables et attentives. Mais c'est sûr qu'il aurait été plus raisonnable de suivre les recommandations du conseil scientifique et de n'ouvrir les établissements qu'en septembre pour nous laisser le temps de nous préparer convenablement. Marlène Cheramy, co-secrétaire du SNES 23.

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