Coronavirus : la vie continue au parc aux loups de Chabrières en Creuse

C'est la pleine période des naissances pour les loups du parc des Monts de Guéret. Mais cette année, pas un visiteur pour venir contempler les petits museaux des nouveaux nés. Le personnel du parc profite du calme pour observer plus assidûment les animaux.

Il y a déjà deux petits louveteaux du Mackenzie. Et une louve noire devrait bientôt aussi donner naissance à de petites boules de poil. C'est la pleine période des naissances actuellement entre avril et mai, selon les espèces au parc animalier des Monts de Guéret. Les équipes ont ainsi pu mettre en évidence le comportement des futures mères avant la mise bas.

La louve prépare sa tanière

Quelques jours avant le terme, la louve s'absente de la meute progressivement et passe du temps à préparer la tanière. Elle y agglomère des feuilles sèches au fond du liteau, une petite cuvette qui va lui servir de nid. 24 à 48 heures avant la mise-bas, elle dégage sa chaîne mammaire, c'est-à-dire qu'elle arrache le poil autour des tétines. Un poil dont elle va se servir pour tapisser le liteau, pas de perte !
Elle s'absente ensuite pour la mise-bas mais ne restera pas en dehors de la meute très longtemps, 24 heures tout au plus. En tant que femelle alpha, elle a son rôle à tenir au sein du collectif.

Notre public nous manque, mais il faut aussi le reconnaître, en ce moment ce n’est que du bonheur. Nous sommes privilégiés, nous pouvons passer beaucoup plus de temps avec les animaux, les observer et nous sommes toujours surpris. A la réouverture, nous aurons beaucoup de chose à raconter aux visiteurs. Abel Guittard, directeur du Parc

Les loups ont un comportement social très développé. Seul le couple alpha donne naissance à des petits. Il y a quand même parfois des infidélités, mais la femelle alpha veille au grain et élimine les petits d'une autre femelle dès leur naissance. Ce qui peut paraître cruel mais témoigne d'une préservation de l'instinct qui met la survie du groupe au-dessus de tout. Ce comportement préserve le statut de la femelle alpha mais évite aussi la surpopulation et la disette au sein de la meute. C'est une forme d'autorégulation naturelle.

Pendant le confinement nous avons pu observer chacune de ces étapes, ce qui est difficilement faisable en temps normal. Nous avons eu la surprise de voir la stratégie des louves qui font plusieurs entrées à leur tanière ce que nous ignorions. Abel Guittard, directeur du Parc

Le mercato des parcs animaliers 

Ces naissances sont un bon signe pour l'équipe du parc. Elles témoignent de la bonne santé des animaux même en captivité. Les petits ne resteront pas tous à Guéret. L'an dernier déjà, deux loups sont partis dans le nord de la France renforcer des meutes. Il existe une sorte de mercato annuel pour les parcs qui opèrent des transferts d'individus pour introduire du sang neuf dans leurs meutes et ainsi éviter la consanguinité. Le parc lui-même n'en est pas exempt.
La meute de loups gris européens est une forme de cousinade permanente. L'équipe attend donc aussi l'arrivée de nouveaux membres.
Les nouveaux nés passeront donc quelques mois en Creuse avant peut-être de partir dans le sud de la France cette fois.

Encore faut-il que les mesures de confinement soient levées. Pour le moment tout est stoppé. On ne sait pas comment certains parcs privés vont se sortir de cette crise. A Guéret nous avons ce privilège d'être un service de l'agglomération du Grand Guéret, ce qui nous apporte une certaine sécurité et préserve l'emploi des huit personnes qui travaillent au parc. Par contre, il n'est pas question de miser sur les emplois saisonniers en renfort cet été. Il faut bien voir que depuis le 15 mars, nous avons fait une croix sur 100% du chiffre d'affaires des entrées et des ventes annexes. Abel Guittard, directeur du Parc

Quid du déconfinement 

A l'heure actuelle ce type de structure ne sait toujours pas comment va s'opérer le déconfinement. Les parcs seront-ils dans le même wagon que les musées ou dans celui des restaurants ? Des précisions devraient être apportées lors d'une réunion ministérielle le 15 mai. D'ici là, l'équipe réfléchit aux mesures à adopter. Elles ne devraient pas être compliquées. Le cheminement dans le parc est très linéaire. Les distances sanitaires entre visiteurs ne devraient pas poser de problème.

Pour le nourrissage, nous ne pourrons en revanche pas faire comme avant. Des petits groupes de visiteurs avec les distances de sécurité pourraient venir voir les bêtes manger dans plusieurs enclos différents et non plus dans le seul enclos des loups gris européens. Il nous tarde de retrouver notre public et que tout ça ne soit plus qu'un mauvais souvenir. Abel Guittard, directeur du Parc

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