Covid-19 : en Creuse, des professeurs remplaçants enfin recrutés pour faire face à la fermeture des classes 

Une dizaine de classes de primaire sont fermées en Creuse faute de professeurs pour remplacer les absents en pleine crise sanitaire. Le directeur académique du département annonce mardi 24 novembre le recrutement de six nouveaux professeurs remplaçants pour tenter de remédier à la situation.

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Les syndicats d'enseignants alertaient la semaine dernière sur la situation d'une dizaine de classes de primaire de Creuse, fermées faute d'enseignants pour faire classe. Des centaines d'enfants privés d'école par manque de professeurs pour remplacer ces absents, cas positifs, cas contacts ou tout simplement vulnérables. 

Une situation inquiétante à laquelle a répondu ce mardi 24 novembre le directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN), Laurent Fichet. Il annonce que les ministères de l'Éducation nationale et de l'Économie ont validé le recrutement de professeurs contractuels dans plusieurs départements français. La situation devrait, selon lui, être débloquée sous peu. 
 

Pour la Creuse, j’ai obtenu six postes supplémentaires pour renforcer notre brigade de professeurs contractuels. Rappelons qu'au milieu de la crise, j’avais obtenu au mois de juin cinq postes supplémentaires, et on a perdu ensuite 230 élèves à la rentrée. On a déjà actuellement trois enseignants, et on en cherche encore trois, pour permettre de palier la majorité des situations de classes fermées par manque de personnels.

Laurent Fichet directeur académique des services de l'Education nationale en Creuse

Grâce à ces embauches, la maternelle de Saint-Agnant-de-Versillat a pu rouvrir une classe qui avait dû fermer au retour des vacances de la Toussaint. Un soulagement pour la directrice, Jessica Périgaud. "On a une remplaçante qui était là avant la fermeture et qu’on a pu maintenir sur ce poste-là, donc la continuité des apprentissages est assurée, c’est ce qui me tenait à cœur. La municipalité et l’inspection ont été plutôt réactifs, donc il n'y a eu qu’une journée de fermeture."

Encore 3 à 4 classes fermées


Aujourd’hui, "trois ou quatre" classes sont encore fermées pour ces raisons, selon Laurent Fichet, qui espère "réussir à obtenir un équilibre dans les jours qui viennent". À Jarnages, par exemple, une classe est toujours fermée. Faute de remplaçant, le directeur a fait le choix d'assurer quelques jours par semaine la classe. "Ce n’est pas confortable ni pour les enfants, qui n’ont pas leur maîtresse, ni pour moi, parce que quand je fais classe, il y a le travail du directeur qui n’est pas fait. Alors je le fais le soir, le week-end, quand je peux, mais c’est vraiment pas facile."

Les jours où la classe doit être fermée, certains parents amènent quand même leur enfant à l'école, explique le directeur, Frédéric Vergnier. "On est obligé de les mettre dans les autres classes, même si le brassage entre les classes n’est normalement pas autorisé par le protocole sanitaire en cette période, mais on n’a pas d’autre choix. On ne peut pas les laisser seuls dans une classe."  
 

Des étudiants recalés au concours appelés à la rescousse

Laurent Fichet rappelle que la question du non-remplacement des enseignants est posée chaque hiver, au moment où beaucoup d'enseignants tombent malades en même temps. "Il y a des pics d’absentéisme, et malgré la brigade de remplacement que nous avons, on arrive toujours à des non remplacements, quand par exemple on a 20 enseignants qui sont absents en même temps. Mais là, nous avons plutôt des périodes avec 40 absents." Mais, selon lui, impossible d'avoir un vivier trop important de professeurs contractuels toute l'année "qui ne servent que lors de périodes de crise qui sont très courtes". 

Ce vivier représente actuellement 60 professeurs remplaçants pour tout le département de la Creuse. Ce sont des jeunes, puisés parmi les étudiants recalés au concours de professeur des écoles, qui ont été appelés. Une pratique courante selon le directeur académique.
 

Des contrats précaires et prématurés pour certains étudiants, qui préfèrent refuser pour se consacrer à la préparation du nouveau concours. "On n'est pas assez formé en contractuel, on n'est pas suivi, on reste un pion qu’on peut déplacer, témoigne une étudiante en master 2, qui s'est vu proposer un poste de contractuelle. "Un étudiant avec une licence peut devenir contractuel, alors que professeur des écoles, c'est un métier", ajoute-t-elle.

Ces nouveaux remplaçants devront être séparés entre les quelques écoles où des manques subsistent toujours. Le syndicat enseignant UNSA avait demandé, la semaine dernière, une quinzaine d'embauches. 
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